Le Fonds national de réparation en faveur des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV) a officiellement lancé ses opérations de terrain ce samedi 14 juin à Tshikapa, dans la province du Kasaï. Cette démarche marque le début d’un processus d’identification minutieux des personnes ayant subi des exactions diverses sur une période s’étendant de 1993 à nos jours.
Selon les déclarations du coordonnateur régional du FONAREV, Mhyrand Mulumba, cette opération capitale vise à constituer un registre consolidé et unique des victimes. « Il s’agit d’une étape fondamentale pour la mise en œuvre effective des mécanismes de réparation », a-t-il souligné lors du lancement. L’enregistrement exhaustif permettra au gouvernement d’apporter un accompagnement multidimensionnel aux survivants, couvrant tant les aspects matériels et financiers que l’assistance judiciaire et médicale.
La méthodologie déployée implique un recensement territorialisé dans les différentes zones affectées du Grand Kasaï. Des équipes spécialisées procéderont à l’audition sécurisée des victimes, avec une attention particulière portée aux cas de violences sexuelles liées aux conflits armés. Cette approche répond à un impératif de justice transitionnelle et de réparation des préjudices subis par des populations vulnérables depuis trois décennies.
Quelle portée pour ce recensement historique ? Le FONAREV entend établir une base de données centralisée, évitant ainsi les doublons et les fraudes qui ont entaché précédentes initiatives. Ce fichier nominatif servira de fondement légal à l’octroi des réparations, conformément aux engagements internationaux de la RDC en matière de protection des victimes. La transparence du processus a été présentée comme une priorité absolue par les responsables présents à Tshikapa.
Les défis opérationnels restent cependant considérables dans cette région encore marquée par l’insécurité et l’enclavement. L’accès aux villages reculés, la sensibilisation des communautés rurales et la protection des témoignages constituent autant d’obstacles à surmonter. Le succès de cette identification conditionne pourtant l’efficacité future du soutien gouvernemental aux victimes d’exactions.
Cette phase préparatoire devrait s’étendre sur plusieurs semaines avant la consolidation finale des données. Le FONAREV a rappelé que les modalités concrètes de réparation – indemnités financières, soins psychosociaux ou appui à la réinsertion – feront l’objet d’une concertation ultérieure avec les autorités provinciales et les représentants des victimes.
Les déclarations officielles du coordonnateur Mulumba concernant cette opération d’envergure sont disponibles en format audio pour consultation complémentaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net