Le football congolais traverse une zone de turbulences sans précédent. Quatre ans après son départ de la FECOFA, Constant Omari, figure tutélaire ayant dirigé la fédération pendant 18 ans, assène un diagnostic implacable : la crise actuelle puise ses racines dans un problème de leadership criant. Son constat, amer et sans concession, résonne comme un électrochoc dans un pays où le ballon rond est une passion nationale.
« Le premier problème ? Les ressources humaines ! » lance-t-il, le verbe tranchant. Pour l’ancien président, le football congolais manque cruellement de gestionnaires compétents, maîtrisant les textes et dotés d’une vision stratégique. « On revit les aventures d’avant 1997. Tout le monde veut être candidat, mais où sont les véritables leaders capables de redresser la barre ? » Une question rhétorique qui en dit long sur la gestion football Congo actuelle.
Omari enfonce le clou : « Sans leadership, impossible de gérer ce secteur. Le football congolais manque de rationalité. Il faut de la poigne pour s’imposer. » Son analyse pointe du doigt l’incapacité des dirigeants actuels à résister aux influences externes. Dans un pays où les pressions politiques et économiques pèsent lourd, il exige des « personnalités fortes », insensibles aux compromissions. « Ce n’est pas un domaine qu’on dirige en plaisantant », assène-t-il, martelant l’urgence d’un changement de cap.
Le résultat de cette carence ? Un championnat national RDC en perte de vitesse, la Ligue 1, dont l’attractivité s’effrite jour après jour. Cette descente aux enfers, amorcée bien avant le départ d’Omari en 2021, s’accélère dangereusement. Les sponsors se détournent, les infrastructures vieillissent, et l’élite du football local semble naviguer à vue. Comment en est-on arrivé là ?
L’ancien boss de la FECOFA livre une comparaison cinglante : « Quand je dirigeais, j’étais respecté par le gouvernement, la CAF et la FIFA. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. » Selon lui, l’actuelle équipe fédérale manque de poids face aux instances internationales et aux autorités politiques. Pire encore, elle serait démunie pour séduire les investisseurs. « Il faut un carnet d’adresses pour ouvrir des portes chez les sponsors. Si c’est un mouton qui est à la tête du football congolais, ça n’ira pas ! » Une métaphore animalière qui résume sa défiance envers la gouvernance actuelle.
Cette crise football congolais ouvre-t-elle la voie à un retour du patriarche ? Omari, qui évoquait en janvier dernier son envie de reprendre les rênes, reste énigmatique. Son franc-parler et son expérience pourraient-ils inverser la tendance ? Les passionnés s’interrogent, partagés entre scepticisme et espoir. Une chose est sûre : son cri d’alarme met en lumière l’urgence de restaurer un leadership sport RDC crédible et compétent.
Le football congolais est-il condamné à errer sans cap ? La balle est désormais dans le camp des décideurs. Mais comme le souligne Omari avec une lucidité brutale, sans une refonte profonde des modes de gouvernance et une prise de conscience collective, le déclin risque de se poursuivre. Affaire à suivre, alors que les enjeux dépassent le simple terrain pour toucher à l’identité même d’une nation sportivement meurtrie.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Eventsrdc