La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Bintou Keita, a clôturé ce dimanche 15 juin une mission de trois jours à Goma, épicentre des tensions dans le Nord-Kivu. Cette visite stratégique dans une zone sous contrôle rebelle intervient à un moment critique où la protection des civils et la recherche de solutions pacifiques dominent l’agenda international.
Au cours de son séjour, la cheffe de la MONUSCO s’est entretenue avec les dirigeants de l’AFC/M23, insistant particulièrement sur l’impératif de mise en œuvre du mandat onusien. « La MONUSCO reste engagée à soutenir toutes les initiatives susceptibles de favoriser la désescalade », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance de protéger les populations vulnérables du Nord-Kivu. Les responsables du M23 auraient exprimé leur volonté de trouver une solution pacifique à la crise, selon les déclarations officielles.
Cette visite à Goma s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe, où la région subit les conséquences d’une occupation prolongée. La rencontre avec le général Monwabisi Dyakopu, commandant de la Force de la SAMIDRC, témoigne des efforts de coordination entre les différents acteurs sécuritaires présents dans l’est congolais. Mais au-delà des discussions stratégiques, quelles garanties concrètes peuvent être offertes aux civils pris au piège des conflits ?
Un moment fort de cette mission a été la rencontre avec les éléments des FARDC et policiers placés sous protection de la MONUSCO. Ces derniers ont exprimé leur reconnaissance à l’organisation onusienne : « Ils ont affirmé que la MONUSCO leur avait sauvé la vie », confirme le communiqué. Cette révélation intervient alors que 1 359 éléments des forces de sécurité congolaises ont été transférés de Goma à Kinshasa grâce à un dispositif conjoint impliquant le CICR, le gouvernement congolais et la MONUSCO.
La cheffe de la MONUSCO a rappelé que ces actions s’inscrivent dans la continuité des efforts déployés depuis plusieurs mois pour secourir les populations locales. La protection des civils au Nord-Kivu demeure un défi quotidien dans cette région où les groupes armés multiplient les exactions. Comment transformer les déclarations d’intention en mécanismes de protection tangibles ? La réponse à cette question déterminera l’efficacité réelle de la présence internationale.
L’engagement de Bintou Keita à soutenir « toutes les initiatives de paix » résonne comme un appel aux différentes parties prenantes. Si le dialogue avec le M23 constitue une avancée notable, les observateurs soulignent que la durabilité des solutions dépendra de leur ancrage dans les réalités locales. La visite de la MONUSCO à Goma aura au moins permis de maintenir ouvert un canal de communication essentiel dans une région où la méfiance règne en maître.
Alors que la mission onusienne entame sa phase de transition programmée, cette intervention directe dans une zone occupée illustre les défis opérationnels persistants. L’efficacité de la MONUSCO à Goma reste étroitement liée à sa capacité à garantir des corridors humanitaires sécurisés et à prévenir les violences contre les populations. Les prochaines semaines révéleront si les discussions engagées durant cette visite déboucheront sur des actions concrètes ou resteront lettre morte dans l’instable paysage du Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net