L’Union africaine (UA) pourrait-elle jouer un rôle déterminant dans la quête de la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ? Cette question brûlante, au cœur des discussions récentes, prend un nouveau tournant avec la décision de l’organisation panafricaine de dépêcher Adama Dieng, un expert chevronné, pour tenter de désamorcer les conflits dans cette région tourmentée.
Adama Dieng, connu pour sa vaste expérience au sein des instances internationales, arrive en RDC avec une mission claire : apaiser les tensions et prévenir l’escalade des violences. Son message principal ? Encourager le dialogue. “Félix Tshisekedi doit accepter le dialogue direct avec le M23”, a-t-il déclaré lors d’une intervention, appelant le chef de l’État congolais à privilégier cette voie face aux rebelles du M23. Mais pour le président Tshisekedi, qui reste catégorique sur son refus de tout dialogue avec cette faction armée, les interlocuteurs potentiels se trouvent ailleurs. Selon lui, le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles, doit répondre de ses actes et être impliqué dans une discussion directe.
De leur côté, les positions semblent aussi figées. Paul Kagame, président du Rwanda, récuse fermement toute implication de son pays dans ce conflit, affirmant que les affrontements relèvent d’une crise interne à la RDC. Les quelques espoirs d’avancées diplomatiques peinent à se concrétiser dans ce contexte de mésentente et de méfiance mutuelle.
Pendant ce temps, le terrain continue de saigner. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 se sont intensifiés, causant un lourd tribut humain. Plus de 4 000 morts ont été recensés, et les blessures physiques et psychologiques infligées aux populations locales inquiètent. Les Nations-Unies indiquent que la situation humanitaire est devenue alarmante. En effet, plus de 20 000 personnes ont été contraintes de fuir vers des pays voisins, tandis qu’un nombre équivalent est déplacé à l’intérieur même du territoire congolais.
La région des Grands Lacs reste donc en proie à une instabilité chronique qui, si elle n’est pas traitée rapidement et efficacement, pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières immédiates. Dans ce contexte, l’engagement de l’Union africaine est salué, mais les divisions sur la manière de parvenir à la paix montrent combien les défis sont immenses.
Alors que les regards se tournent vers les efforts de médiation d’Adama Dieng, une question demeure : la diplomatie trouvera-t-elle un chemin pour sortir la région de ce cycle infernal de violence, ou sommes-nous condamnés à voir ce drame se prolonger ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net