Entre scènes et défis, Alexis Kant, comédien congolais et auteur de l’ouvrage “J’ai épousé une religieuse”, a récemment marqué son passage à Kinshasa. Invité éminent du Festival International de Création Artistique (FICRA), il a ouvert en grande pompe la deuxième édition de cet événement culturel majeur. Au-delà des planches, il s’est également prêté à une immersion dans la vie culturelle kinésienne et à une entrevue pour le Podcast de la culture proposé par ACTUALITÉ.CD, une occasion pour lui de partager ses réflexions et défis en tant qu’artiste évoluant dans une République Démocratique du Congo (RDC) traversée par des turbulences.
Ce voyage vers la capitale n’a cependant pas été de tout repos pour Alexis Kant. Résidant à Goma, il a dû franchir les frontières de deux pays en raison de la fermeture de l’aéroport de sa ville natale. Une odyssée qu’il qualifie lui-même comme “le plus long voyage”, témoignant des obstacles que la situation sécuritaire et logistique actuelle impose aux citoyens de l’Est de la RDC.
Lors de cet entretien, Alexis Kant a levé le voile sur les réalités des artistes issus de l’Est, une région où l’art semble “mis au placard” selon ses propres mots. “La vie d’artiste est menacée”, confie-t-il, pointant la précarité et le manque de soutien auxquels font face les créateurs. Mais loin de sombrer dans le pessimisme, il adresse un message d’espoir et de résilience à ses confrères : “Que ceux qui gagnent tout ne nous divisent pas nous qui perdons tout dans cette guerre”.
Pour Kant, l’art dans l’Est de la RDC est comme une flamme vacillante tentant de trouver son souffle dans un contexte de conflits armés et de déstabilisation économique. Pourtant, cette région regorge de talents, une richesse qu’il exhorte à préserver et à valoriser. Il encourage les artistes à considérer la crise actuelle comme une phase temporaire, une “prison” dont ils sortiront plus forts, prêts à réécrire leur art avec une vigueur renouvelée.
Si Kinshasa affiche une vitalité artistique palpable, c’est un contraste saisissant avec Goma, où les initiatives culturelles se heurtent à des défis multiples. Pourtant, Alexis Kant ne perd pas de vue l’importance de l’art pour tisser des liens, guérir les blessures et inspirer la jeunesse congolaise. Son témoignage, emprunt d’une lucidité sincère, met en exergue le rôle crucial que peuvent jouer les créateurs dans un pays marqué par l’adversité.
À travers son engagement et son voyage, Alexis Kant offre une perspective unique qui illustre les contrastes au sein de la vie culturelle congolaise. Si vous souhaitez écouter son entrevue pleine de sincérité et de profondeur, rendez-vous sur le Podcast de la culture d’ACTUALITÉ.CD.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd