Depuis le jeudi 27 février 2025, une atmosphère de crise économique et sociale s’est emparée de Goma, purement et simplement au bord de l’asphyxie. Des véhicules et personnels militaires liés aux groupes armés RDF/M23 ont été aperçus, d’après des témoins, autour et même à l’intérieur du bâtiment administratif de la Direction Provinciale de la Banque Centrale du Congo (BCC) à Goma, dans le Nord-Kivu. Ces tentatives infructueuses pour forcer les portes blindées des chambres fortes témoignent des ambitions évidentes de ces groupes : contrôler le système financier de la région et piller les ressources financières de cette institution.
L’occupation de la ville par le M23 a eu des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne des Goméens. Une fermeture drastique de toutes les banques et coopératives d’épargne a été constatée, plongeant la population – estimée à deux millions d’habitants – dans une importante crise de liquidités. L’incapacité d’accéder à l’argent liquide, essentiel pour des transactions diurnes, contribue à un chaos généralisé. Plus pernicieusement, la rareté de l’argent liquide et les difficultés de transactions ont entraîné une hausse vertigineuse des prix des biens essentiels et une flambée des taux de commission pour les transferts mobiles, désormais proches de 10 %, bien loin de la norme précédente de 1 %.
Malgré les discussions engagées entre les représentants du secteur financier local et les chefs des groupes armés, une reprise des activités bancaires reste une illusion pour le moment. Ces institutions financières, qu’elles soient des banques ou des micro-finances, insistent sur l’autorisation préalable des autorités monétaires nationales, situées à Kinshasa, la capitale. Cet obstacle bureaucratique ne fait qu’aggraver la situation économique précaire, renforçant ainsi la vulnérabilité des Goméens.
Parallèlement à cette crise économique, Goma fait également l’objet de graves défis sécuritaires et humanitaires. Certains habitants décrivent une tension insupportable, exacerbée par la spéculation galopante et les hausses des prix, rendant les denrées de base inaccessibles à de nombreuses familles. Cette impasse financière et sociale a suscité des appels urgents à la réouverture des banques et à un rétablissement rapide de la paix dans la région.
Le gouvernement de la République Démocratique du Congo, plus que jamais sous pression, devra rapidement trouver une solution pour restaurer la stabilité financière de cette région minée par le conflit. L’avenir de Goma, tout comme sa survie économique, repose désormais sur une prise de décision urgente et coordonnée à l’échelle nationale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd