La province du Sud-Kivu sombre dans une spirale de violence incontrôlée. Des massacres systématiques et des exécutions sommaires de civils se multiplient dans cette région déjà meurtrie par des années de conflit. La Coalition Pamoja kwa Amani tire la sonnette d’alarme face à cette escalade dramatique qui menace la stabilité de toute la région.
Dans la nuit du 23 au 24 novembre, une opération sanglante a frappé le groupement de Katana, territoire de Kabare. Selon les informations recueillies, au moins douze personnes ont été arrêtées puis sommairement exécutées par les rebelles de la coalition AFC/M23. Les victimes, âgées de 20 à 40 ans, étaient accusées de collaborer avec le groupe Wazalendo ou d’appartenir à ce mouvement d’autodéfense allié aux Forces armées de la RDC.
Le caractère particulièrement brutal de ces exécutions interpelle. Parmi les victimes figurait un patient retiré de force d’un centre de santé avant d’être passé par les armes. Cette violation flagrante du droit humanitaire et médical souligne la gravité de la situation sécuritaire au Sud-Kivu. Jusqu’où iront ces violences qui ne épargnent même plus les malades dans leurs lits d’hôpital ?
Ces massacres ne se limitent pas au seul territoire de Kabare. Le 21 novembre, dans le village de Kaniola, territoire de Walungu, deux jeunes hommes d’une même famille ont subi le même sort tragique. Exécutés par des éléments de l’AFC/M23, leurs corps ont été enterrés dans une fosse commune, ajoutant ainsi à l’horreur de ces crimes.
La Coalition Pamoja kwa Amani exprime sa vive préoccupation face à cette recrudescence des exécutions sommaires. Ces actes s’inscrivent dans un contexte plus large d’escalade dramatique de la violence dans la région. La crise sécuritaire à Katana et les violences à Kabare en RDC atteignent des niveaux alarmants qui exigent une réponse urgente et coordonnée.
Les populations civiles paient le prix fort dans ce conflit qui semble s’enliser. Les exécutions sommaires AFC/M23 deviennent une pratique récurrente, créant un climat de terreur permanente. Comment les habitants peuvent-ils vivre normalement lorsque la mort peut frapper à tout moment, sans procès, sans justification, sans aucune forme de procédure légale ?
La situation humanitaire se détériore rapidement. Les déplacements de population augmentent, les services essentiels sont perturbés et l’accès humanitaire devient de plus en plus difficile. Cette crise sécuritaire au Sud-Kivu risque de dégénérer en catastrophe humanitaire si des mesures urgentes ne sont pas prises.
Les massacres au Sud-Kivu ne sont pas des incidents isolés. Ils s’inscrivent dans une stratégie plus large de terreur et de contrôle des populations. La coalition Pamoja kwa Amani appelle à une mobilisation internationale pour mettre fin à ces atrocités. La communauté nationale et internationale peut-elle rester les bras croisés face à de tels massacres ?
Les autorités congolaises sont interpellées pour prendre leurs responsabilités. La protection des civils doit devenir une priorité absolue. Les Forces armées de la RDC doivent renforcer leur présence dans les zones affectées et assurer la sécurité des populations vulnérables.
La justice doit également jouer son rôle. Les auteurs de ces crimes doivent être identifiés, poursuivis et sanctionnés conformément à la loi. L’impunité ne peut plus être la règle dans une région où les droits fondamentaux sont bafoués quotidiennement.
La coalition Pamoja kwa Amani continue de documenter ces violations et appelle à une enquête indépendante sur ces événements. La vérité doit éclater au grand jour pour que les victimes obtiennent justice et que de tels crimes ne se reproduisent plus.
La situation actuelle dans le Sud-Kivu représente un test crucial pour la stabilisation de l’est de la RDC. Les massacres et exécutions sommaires menacent non seulement la paix sociale mais aussi la cohésion nationale. Une réponse ferme et immédiate s’impose pour éviter que la région ne sombre définitivement dans le chaos.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
