La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a annoncé ce jeudi la fin du mandat de sa mission militaire en République démocratique du Congo (SAMIDRC), marquant une étape cruciale dans la gestion de la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est du pays. Cette décision reflète une évaluation complexe de la situation sur le terrain, caractérisée par des affrontements violents entre les forces gouvernementales et une multitude de groupes armés.
Réunie en sommet extraordinaire, l’organisation régionale a exprimé ses inquiétudes face à l’aggravation continue de la situation. L’information la plus préoccupante demeure la prise des villes stratégiques de Goma et Bukavu par des forces rebelles. Ces évènements, combinés au blocage des principaux axes d’approvisionnement, compromettent gravement l’accès à l’aide humanitaire pour des milliers de civils, exacerbant une situation humanitaire déjà précaire. Ces constats ont conduit à la décision d’un retrait progressif des forces de la SADC.
La SADC a tenu à saluer l’engagement et le sacrifice de ses troupes, particulièrement les militaires sud-africains, malawiens et tanzaniens qui ont perdu la vie au cours de cette mission complexe. Ce message s’accompagne d’un appel appuyé au respect du droit humanitaire dans une région où les violences indiscriminées mettent en péril les populations civiles. Des violations graves, notamment le refus d’accès à l’aide humanitaire, continuent de défier les efforts internationaux en faveur de la paix.
Dans un contexte de déstabilisation régionale, les États membres de la SADC ont réaffirmé leur soutien indéfectible à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la RDC. Lors du sommet, les responsables ont également placé un accent particulier sur une solution diplomatique et inclusive qui réunirait toutes les parties prenantes au conflit. La fusion des processus de Luanda et de Nairobi constitue une tentative concertée d’offrir un cadre structuré pour les négociations de paix. Une initiative confortée par l’adoption de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui témoigne de l’intérêt international pour une résolution durable de cette crise.
Le président Félix Tshisekedi a profité de l’occasion pour exprimer sa gratitude envers la SADC, soulignant l’importance de la solidarité régionale face aux menaces qui planent sur son pays. La présidente tanzanienne, Samia Suluhu Hassan, dont le rôle dans la gestion du dossier sécuritaire a été applaudi, a également réitéré l’engagement de la SADC en faveur d’une paix durable en RDC.
Alors que se profile le retrait des troupes de la mission SAMIDRC, plusieurs questions subsistent. Quelles stratégies les autorités congolaises et leurs alliés régionaux mettront-elles en œuvre pour stabiliser la région ? Et surtout, comment transformer l’élan diplomatique actuel en une action concrète et pérenne sur le terrain ? Si le défi est immense, l’engagement renouvelé de la SADC et des organisations internationales offre une lueur d’espoir pour un avenir plus pacifique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd