La forêt en détresse du Parc national des Virunga crie au secours. Dans le Nord-Kivu, ce joyau de la biodiversité africaine étouffe sous les tensions persistantes entre l’Institut congolais pour la conservation de la nature et les communautés riveraines. Dimanche dernier à Ishango, le gouverneur de province a lancé un appel historique : il est temps de transformer les conflits en collaboration.
Comment préserver ce patrimoine UNESCO sans l’adhésion des populations locales ? La question hante tous les acteurs de la conservation depuis des années. Les riverains, accusés de violer les limites du parc, se sentent souvent exclus des bénéfices de cette richesse environnementale. Pendant ce temps, la biodiversité unique du Nord-Kivu continue de se dégrader, menacée par des activités humaines incontrôlées.
Le lieutenant Marc Elongo, porte-parole du gouverneur, a frappé fort lors de la réunion d’Ishango : « L’ICCN doit dépasser sa mission de conservation policière pour embrasser une approche communautaire ». Une déclaration qui marque un tournant dans la gestion du plus ancien parc d’Afrique. La sentinelle environnementale reconnaît enfin que sans l’implication réelle des populations, toute stratégie de preservation est vouée à l’échec.
Les enjeux dépassent largement la simple protection des gorilles de montagne ou des écosystèmes forestiers. Le Parc Virunga représente un pilier essentiel pour l’équilibre écologique régional et le développement durable de toute la province. Sa dégradation affecterait directement le climat, les ressources en eau et la sécurité alimentaire de millions de Congolais.
L’appel des autorités provinciales insiste sur l’urgence de renforcer les campagnes de sensibilisation. Il ne s’agit plus simplement d’interdire, mais d’expliquer, d’échanger, de co-construire. Les communautés riveraines doivent devenir les premières gardiennes de ce patrimoine, les partenaires actives d’une conservation moderne et inclusive.
La route sera longue pour apaiser les conflits et bâtir une véritable approche communautaire. Mais l’alternative est trop terrible pour envisager l’échec : la disparition progressive d’un des derniers sanctuaires de biodiversité au monde. Le Parc national des Virunga mérite mieux que des tensions stériles ; il appelle à une alliance renouvelée entre l’homme et la nature.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net