Le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) dresse un bilan alarmant pour l’est de la République Démocratique du Congo. Son dernier rapport documente 267 incidents humanitaires survenus dans les provinces du Kivu entre janvier et mai derniers. Une accumulation qui expose la vulnérabilité persistante des zones de conflit.
Le Nord-Kivu apparaît comme l’épicentre de cette crise, avec 140 incidents recensés. Bien qu’une diminution progressive ait été observée – 71 cas en mars puis 45 en mai –, la situation reste critique. Comment expliquer cette légère amélioration sans connaître la nature exacte des incidents ? L’OCHA garde ce détail sous silence, alimentant les interrogations.
Malgré la baisse finale, les défis sécuritaires continuent d’entraver l’action humanitaire. Violence et insécurité dans les Kivus maintiennent les travailleurs humanitaires en danger permanent. Ces risques, couplés à une réduction drastique des financements, ont paralysé les déplacements des équipes. L’accès humanitaire au Nord-Kivu se trouve particulièrement compromis, privant des milliers de civils de protection essentielle.
La fermeture prolongée des aéroports de Goma et Kavumu aggrave le désastre. Ces plateformes cruciales pour la logistique d’urgence restent inopérantes, bloquant l’acheminement de l’aide. Parallèlement, les axes routiers vitaux sont coupés. La liaison Masisi-Walikale au Nord-Kivu et le corridor Bukavu-Uvira au Sud-Kivu sont impraticables. La route R5, artère majeure entre Bukavu et Uvira, demeure totalement bloquée.
Cette combinaison fatale – insécurité croissante et isolement géographique – crée une urgence humanitaire sans précédent. Les populations des zones reculées voient leur accès aux services de base s’évaporer. L’eau potable, les soins médicaux et les vivres deviennent inaccessibles. L’OCHA insiste sur l’impérieuse nécessité de mesures de protection renforcées pour les humanitaires. Des interventions ciblées sont réclamées d’urgence pour sécuriser l’est de la RDC.
La communauté internationale est interpellée face à l’effondrement des capacités d’intervention. Sans financements adéquats et sans couloirs sécurisés, comment atteindre les populations vulnérables ? Le rapport souligne l’absolue priorité de rouvrir les infrastructures aéroportuaires et de désenclaver les territoires. La survie de centaines de milliers de Congolais dépend désormais d’une réponse coordonnée et immédiate.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd