Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque mondiale vient de donner son feu vert à un financement massif de 1,49 milliard de dollars américains en faveur de la République démocratique du Congo. Cette enveloppe colossale, structurée autour de quatre projets phares, marque un tournant décisif pour le développement national. À l’heure où l’économie congolaise cherche à diversifier ses moteurs de croissance, ce financement Banque mondiale RDC agit comme un catalyseur pour des secteurs clés : l’énergie via le projet Inga 3, la résilience climatique, la connectivité et la gouvernance économique.
Comment ce soutien international transformera-t-il le quotidien des Congolais ? La première tranche de 250 millions USD dédiée à Inga 3 vise directement l’amélioration des conditions de vie de 1,2 million de personnes dans le Kongo Central. Dieudonné Ntumba Kasonga, expert en finances publiques, souligne que « ce partenariat stratégique témoigne de la confiance des bailleurs envers la dynamique de réforme de la RDC ». En effet, l’approbation de ce financement couronne des années de réformes finances publiques Congo rigoureuses, incluant l’opérationnalisation de la Direction Générale du Trésor et la mise en place du compte unique du trésor sous l’impulsion du ministre Doudou Fwamba.
Le volet environnemental n’est pas en reste. Un projet de résilience climatique Kinshasa bénéficie de 200 millions USD pour réduire les risques d’inondation dans la capitale et à Kalemie, protégeant près de trois millions d’habitants. Dans un pays où les dérèglements climatiques pèsent lourd sur l’économie informelle, cette initiative constitue une bouée de sauvetage pour les communautés vulnérables.
Le soutien budgétaire de 600 millions USD, quant à lui, cible en profondeur la modernisation de l’État. Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC, affirme : « Nous réaffirmons notre dévouement indéfectible pour une prospérité inclusive ». Ces fonds accompagneront la lutte contre la corruption et la réforme du système judiciaire – des piliers essentiels pour attirer les investissements infrastructure RDC.
Enfin, le projet de connectivité (440 millions USD) symbolise l’ambition d’unifier le territoire national. Avec le bitumage de 200 km de routes et la construction d’un pont de 700 m sur le Lualaba, cette infrastructure reliera l’est et l’ouest du pays, fluidifiant les échanges commerciaux. Une métaphore tangible de l’intégration économique tant attendue.
Quelles perspectives se dessinent ? Le portefeuille total de la Banque mondiale en RDC dépasse désormais 7 milliards USD, signal fort pour les investisseurs. Si le gouvernement s’inspire de modèles comme l’Éthiopie, comme le suggère Kasonga, ces financements pourraient accélérer la transformation structurelle de l’économie. Toutefois, le défi résidera dans l’exécution efficiente des projets. À l’horizon 2030, la concrétisation d’Inga 3 et la réduction des vulnérabilités climatiques pourraient hisser la RDC au rang des économies émergentes africaines, à condition que la gouvernance maintienne son cap réformateur.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd