Dans une décision salutaire pour le développement économique régional, le gouverneur du Sud-Ubangi, Michée Mobonga, a annoncé ce samedi 31 mai la mise en place imminente d’un guichet unique dans les principaux ports de sa province. Cette mesure structurante vise à contrer la prolifération anarchique des services administratifs et taxes parallèles qui étouffent depuis des années les opérateurs économiques en République Démocratique du Congo. Comment cette réforme pourrait-elle redynamiser les échanges commerciaux dans cette région stratégique ?
Lors d’un entretien exclusif accordé à Radio Okapi, le chef de l’exécutif provincial a dénoncé avec fermeté les pratiques préjudiciables observées dans des ports comme Akula et Mogalo, où « malheureusement, on constate la présence de multiples services en dépit des instructions limitant à quatre le nombre d’entités autorisées ». Cette multiplication illicite génère un climat de tracasseries administratives décourageant l’implantation d’investisseurs, véritable frein au développement du Sud-Ubangi selon Michée Mobonga.
Le dispositif de guichet unique Sud-Ubangi constitue une réponse opérationnelle à cette hémorragie économique. En centralisant les procédures douanières, fiscales et portuaires, il ambitionne de réduire drastiquement les délais de traitement des dossiers – point noir régulièrement dénoncé par les opérateurs économiques Congo. Une étude récente de la Chambre de Commerce révèle que 68% des transitaires congolais perdent jusqu’à 15 jours par mois à résoudre des complications administratives dans les ports RDC, un manque à gagner estimé à 2,5 millions de dollars annuels pour la seule province.
« Cette réforme n’est pas une option mais une nécessité vitale », a martelé le gouverneur, soulignant que la simplification administrative pourrait booster de 30% le trafic marchand dans les trois prochaines années. Les ports du Sud-Ubangi, véritables artères économiques connectant la RDC à la République Centrafricaine, voient actuellement transiter moins de 40% de leur capacité potentielle en raison de ces barrières bureaucratiques.
L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large d’assainissement du climat des affaires. Michée Mobonga a également pointé du doigt la lenteur chronique dans la délivrance des documents officiels par les services déconcentrés, un phénomène qui nourrit la corruption et décourage les investissements structurants. La future plateforme intégrée promet un traitement des dossiers en 72 heures maximum contre trois semaines actuellement.
Si cette modernisation aboutit, elle pourrait faire du Sud-Ubangi un laboratoire de la gouvernance portuaire en RDC. Les opérateurs économiques Congo suivent avec attention cette mutation, espérant qu’elle inspirera d’autres provinces confrontées aux mêmes défis. La réussite de ce chantier dépendra toutefois de la rigueur dans son application – gage de crédibilité pour attirer les capitaux étrangers indispensables au décollage économique de cette région au potentiel inexploité.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net