L’économie congolaise, telle un navire affrontant une mer démontée, se prépare à naviguer dans des eaux économiques mondiales de plus en plus tumultueuses. Ce vendredi 30 août, le président Félix Tshisekedi a tiré la sonnette d’alarme en Conseil des ministres, pointant du doigt des risques économiques RDC majeurs liés aux prévisions internationales. Une mise en garde solennelle relayée par Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, qui dévoile un paysage financier préoccupant pour la nation.
Au cœur des inquiétudes présidentielles : l’OMC commerce international prévoit une contraction significative des échanges globaux, tandis que le FMI prévisions croissance mondiale pour 2026 viennent d’être révisées à la baisse. Ces projections en demi-teinte dessinent un horizon économique où la RDC, dont les exportations de minerais représentent près de 90% des recettes en devises selon la Banque centrale, pourrait subir de plein fouet ce ralentissement. Comment protéger une économie si dépendante des caprices des marchés internationaux ?
Mais le danger le plus immédiat réside dans la dépréciation dollar Congo. Le chef de l’État a souligné la vulnérabilité systémique créée par la domination du billet vert dans le système financier national, où « la plupart des dépôts bancaires et des frais financiers sont libellés en dollars ». Cette érosion de la valeur du dollar, amplifiée par les tensions géopolitiques actuelles, menace d’ébranler les fondements monétaires du pays. Une déstabilisation qui pourrait déclencher un effet domino : inflation importée, pression sur le franc congolais, et renchérissement du service de la dette libellée en devises.
Face à cette conjoncture périlleuse, le président Tshisekedi a lancé un appel stratégique au gouvernement : « Sécuriser nos flux économiques extérieurs et repenser notre positionnement géopolitique n’est plus une option mais une nécessité ». Ce repositionnement géopolitique RDC constitue la pierre angulaire de la résilience économique. Le locataire du palais de la Nation insiste : « Notre pays doit non seulement se défendre mais aussi se positionner. Notre voix doit compter, notre économie doit résister et notre diplomatie doit anticiper ».
Cette vision prospective implique une diversification accrue des partenariats économiques, notamment vers les marchés émergents moins sensibles aux fluctuations occidentales. Elle commande aussi une réévaluation urgente de la dépendance au dollar dans les transactions domestiques, potentiellement via un renforcement des mécanismes de paiement en monnaies locales avec les partenaires africains. La Banque centrale du Congo pourrait-elle accélérer la dédollarisation partielle pour bâtir un rempart monétaire ?
À l’heure où les institutions financières globales revoient leurs projections, la RDC se trouve à un carrefour décisif. Les prochains mois seront cruciaux pour transformer ces alertes en feuille de route opérationnelle. Si la tempête économique mondiale semble inévitable, la capacité de navigation congolaise dépendra de l’agilité des réformes structurelles et de l’audace diplomatique. Un défi qui exigera, plus que jamais, l’alignement des politiques monétaires, commerciales et étrangères pour éviter que les vents contraires n’emportent les fragiles acquis de croissance.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net