Des violences intercommunautaires ont éclaté ce vendredi 21 novembre 2025 dans le territoire de Lodja, plongeant le secteur de Watambolo dans un bain de sang. Le conflit foncier à Sankuru oppose depuis plusieurs semaines les communautés de Hiyambe et Osombo, rivales historiques autour de la propriété d’une forêt ancestrale.
Selon François Muledi, administrateur du territoire de Lodja, les habitants d’Osombo ont lancé l’assaut contre leurs voisins de Hiyambe. Armés de machettes, de flèches et d’armes traditionnelles, les agresseurs ont semé la terreur dans cette zone reculée de la province du Sankuru. Comment une simple dispute territoriale a-t-elle pu dégénérer en une telle violence ?
Le bilan provisoire fait froid dans le dos. Trois personnes ont perdu la vie selon plusieurs sources de la société civile locale. Des blessés graves, dont certains dans un état critique, ont été recensés. Les dégâts matériels sont considérables : habitations incendiées, récoltes détruites, biens pillés. La communauté de Hiyambe, prise par surprise, n’a pu opposer qu’une faible résistance.
L’administration territoriale reste cependant prudente dans ses évaluations. « La zone affectée est mal desservie par les réseaux téléphoniques mobiles », explique François Muledi, soulignant la difficulté d’accès aux informations fiables. Cette opacité complique le travail des autorités et pourrait masquer une réalité encore plus sombre.
L’intervention des forces de l’ordre a tourné au drame. Une équipe mixte de policiers dépêchée sur place a été séquestrée par les habitants d’Osombo. Pendant plusieurs heures, les agents ont été retenus contre leur volonté avant qu’un renfort policier ne permette leur libération. Cet incident soulève des questions cruciales sur l’autorité de l’État dans cette région.
Sur les réseaux sociaux, des images choquantes circulent. On y voit des enfants et des femmes blessés, leur détresse visible contrastant avec la beauté sauvage des paysages du Sankuru. Ces images ont provoqué une vague d’indignation dans la population, réveillant de vieilles blessures intercommunautaires.
Face à l’urgence, une réunion de sécurité s’est tenue dans la journée même sous la présidence de l’administrateur territorial. L’objectif : évaluer la situation sécuritaire, rechercher les responsabilités et prévenir toute escalade. Les altercations Hiyambe Osombo menacent-elles de dégénérer en conflit ouvert ? La réponse des autorités sera déterminante.
Le territoire de Sankuru, déjà fragilisé par des tensions historiques, risque de voir sa stabilité compromise. Les morts à Watambolo s’ajoutent à une longue liste de victimes de conflits fonciers non résolus. La sécurité dans le territoire Sankuru représente désormais un défi majeur pour les autorités provinciales.
La situation reste tendue ce samedi matin. Des patrouilles supplémentaires ont été déployées tandis que des médiateurs traditionnels tentent de calmer les esprits. La recherche des responsables se poursuit activement, mais la complexité du conflit foncier à Sankuru laisse présager des négociations longues et difficiles.
Cette nouvelle flambée de violence interpelle sur la gestion des ressources naturelles dans la région. La forêt, au cœur du litige, symbolise les enjeux économiques et identitaires qui divisent ces communautés. Trouver une solution durable nécessitera plus qu’une simple intervention sécuritaire.
Les blessures de Lodja mettent en lumière l’urgence d’une approche globale combinant justice, dialogue communautaire et développement économique. Sans cela, les violences pourraient ressurgir à tout moment, menaçant la paix fragile de toute la province du Sankuru.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
