La production de miel dans le Sud-Kivu traverse une crise sans précédent. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 8 000 litres récoltés en 2024 contre à peine 4 042 litres en 2025. Une chute vertigineuse de près de 50% qui sonne comme un signal d’alarme pour l’ensemble de l’écosystème régional.
Comment en est-on arrivé à cette situation catastrophique ? Les causes sont multiples et s’enchevêtrent dangereusement. La déforestation massive, véritable fléau environnemental, prive les abeilles de leur habitat naturel et de leurs sources de nourriture. Les conflits armés, avec leurs cortèges de déplacements de populations, perturbent gravement les zones traditionnelles d’apiculture. Enfin, les changements climatiques bouleversent les cycles de floraison, rendant le butinage des abeilles de plus en plus aléatoire.
Cette crise de la production miel Sud-Kivu n’est pas qu’une simple statistique économique. Elle cache une menace bien plus grande pour la sécurité alimentaire de toute la région. Les abeilles, ces infatigables pollinisatrices, voient leurs populations décliner à vue d’œil. Or, sans pollinisation, que deviendront nos cultures vivrières ? La baisse des récoltes agricoles pourrait bien être la prochaines catastrophe en cascade.
Le déclin apiculture RDC prend des proportions alarmantes. Hippocrate Marume, expert en la matière, tire la sonnette d’alarme : « La destruction des plantes mellifères impacte directement les abeilles, ces sentinelles de notre environnement. Leur disparition progressive menace l’équilibre écologique tout entier ».
Face à cette situation dramatique, un nouveau fléau émerge : le miel falsifié. Des produits adultérés, mélangés à des substances nocives, envahissent les marchés. Ces faux miels représentent un danger immédiat pour la santé publique. Comment distinguer le vrai du faux ? La méfiance s’installe parmi les consommateurs, tandis que les apiculteurs honnêtes voient leurs débouchés se réduire comme peau de chagrin.
La déforestation impact abeilles de manière irréversible. Chaque arbre abattu, chaque hectare de forêt disparu, c’est un peu de vie en moins pour ces précieux insectes. Les changements climatiques pollinisation deviennent incompatibles, créant un décalage fatal entre la floraison des plantes et l’activité des butineuses.
Que faire face à cette urgence écologique et économique ? La mobilisation doit être immédiate et concertée. Les autorités provinciales, les organisations environnementales et la société civile doivent unir leurs forces pour sauver ce qui peut encore l’être. La protection des zones forestières restantes, l’accompagnement technique des apiculteurs et la lutte contre la commercialisation des miels falsifiés constituent des priorités absolues.
La situation actuelle nous interpelle tous. Sommes-nous prêts à voir disparaître ces précieux insectes, garants de notre biodiversité et de notre sécurité alimentaire ? Le temps n’est plus aux constats alarmistes mais à l’action concrète. L’avenir du Sud-Kivu, de son agriculture et de son environnement se joue aujourd’hui autour des ruches en détresse.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net