De violents affrontements ont éclaté ce dimanche 24 août entre les rebelles de l’AFC/M23 et les forces gouvernementales dans le village de Nyamaramara, situé dans la chefferie de Kigogo au territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu. Selon des sources locales crédibles, l’attaque aurait été lancée par des éléments rebelles venant spécifiquement de la région de Kaziba.
Le secteur d’Itombwe, zone déjà fortement touchée par l’insécurité chronique, devient une fois de plus le théâtre de confrontations armées. Comment ces groupes parviennent-ils à maintenir une telle capacité opérationnelle malgré les efforts sécuritaires déployés ? La question reste entière alors que la population civile subit les conséquences de ces violences répétées.
Dès la journée de samedi, des mouvements suspects avaient été observés dans la région. Plusieurs colonnes de la coalition des milices Twirweheho, Ngumino, Android, Red Tabara et AFC/M23 étaient visibles dans le village de Lubumba, toujours dans la même chefferie de Kigogo. Ces groupes se seraient ensuite retranchés dans la forêt voisine, préparant visiblement les opérations du lendemain.
La configuration des forces en présence révèle une situation complexe. Les wazalendo, conduits par Rouma Hongwa, sont positionnés à Muhuzi, tandis que les éléments M23 se trouvent de l’autre côté de Lubumba, dans la forêt de Matundu. Cette répartition stratégique indique une préparation minutieuse et une connaissance approfondie du terrain.
Plusieurs localités environnantes semblent être sous le contrôle des wazalendo : Muhuzi, Kalungu, Bibangwa, Rubuga, Masango, Mukungubwe, Gateja, Kabaleke et Kizuka. Cette présence significative de groupes d’autodéfense souligne l’ampleur de la mobilisation face à la menace rebelle.
Muhuzi, considéré comme le quartier général de la coalition des groupes armés actifs dans le territoire de Mwenga, représente un enjeu stratégique majeur. La semaine dernière déjà, la coalition AFC/M23 avait tenté de prendre le contrôle de cette position sans y parvenir. Cet échec initial explique-t-il la violence des affrontements actuels ?
La persistance des combats dans cette région du Sud-Kivu interroge sur l’efficacité des mécanismes de sécurisation déployés. Malgré les annonces répétées de pacification, les populations continuent de vivre dans l’angoisse permanente des affrontements entre groupes armés.
Les conséquences humanitaires de ces violences restent préoccupantes. Des déplacements de population sont à craindre, ajoutant une pression supplémentaire sur des structures d’accueil déjà saturées. La communauté humanitaire se tient en alerte face à une détérioration probable de la situation.
Cette nouvelle flambée de violence dans le territoire de Mwenga s’inscrit dans un contexte régional plus large d’instabilité sécuritaire. Le cycle infernal des affrontements entre groupes armés et forces gouvernementales semble loin de trouver une issue pacifique.
Les autorités provinciales et nationales sont appelées à redoubler d’efforts pour garantir la sécurité des civils et restaurer l’autorité de l’État dans ces zones en proie à la violence. La situation exige une réponse coordonnée et déterminée face à des groupes armés qui semblent renforcer leur emprise sur le terrain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
