La nuit du 29 avril a plongé le groupement de Mudusa, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu), dans une terreur sanglante. Trois victimes, dont un enfant, ont été fauchées par des bandits armés lors d’une série de cambriolages. Des maisons forcées, des tirs nourris, et un bilan macabre qui rappelle l’urgence sécuritaire dans cette région.
Selon des sources locales, les assaillants, non identifiés mais lourdement armés, ont frappé méthodiquement. « Plusieurs maisons ont été ciblées par les éléments munis d’armes blanches et à feu. Ils ont fait usage de plusieurs tirs », a déclaré Elvis Cirimwami, président de la Nouvelle dynamique de la société civile Mudusa. Une violence calculée qui n’a laissé aucune chance aux habitants surpris dans leur sommeil.
Parmi les victimes, un père de 58 ans et son fils, dont la vie s’est éteinte sous les balles. Le troisième décès, celui d’un enfant, ajoute une dimension particulièrement sinistre à ce drame. Des blessés graves, évacués vers des structures médicales, luttent encore pour leur survie. Combien de familles devront pleurer avant que l’État ne réagisse ?
La société civile locale hausse le ton. « Ces actes de criminalité doivent cesser ! », exige Elvis Cirimwami, réclamant des mesures immédiates. Depuis des mois, les attaques se multiplient, érodant la confiance envers les dispositifs de sécurité. Les appels à l’aide des populations semblent-ils tomber dans le vide ?
À Bukavu et ses environs, les autorités de l’AFC affirment avoir intensifié les patrouilles et les bouclages. Mais sur le terrain, les résultats peinent à convaincre. Les communautés dénoncent une présence sporadique des forces de l’ordre, incapable de dissuader les groupes armés. Comment expliquer cette persistance de l’insécurité malgré les opérations annoncées ?
Le Sud-Kivu, région minée par des conflits historiques, voit se superposer criminalité ordinaire et violences résiduelles de groupes armés. Les bandits profitent-ils de ce chaos latent pour étendre leur emprise ? La porosité des frontières et la circulation incontrôlée d’armes alimentent les inquiétudes.
Ce drame de Mudusa soulève une question cruciale : jusqu’à quand les civils paieront-ils le prix de l’inaction ? Alors que les funérailles des victimes s’organisent dans la douleur, aucune arrestation n’a été signalée. Les enquêtes promises par les autorités locales parviendront-elles à identifier les commanditaires ?
Dans l’attente, la psychose gagne les foyers. Les nuits à Kabare ressemblent désormais à un interminable cauchemar. Chaque ombre pourrait cacher une menace, chaque bruit annoncer une nouvelle attaque. Comment restaurer la sécurité sans une stratégie coordonnée entre forces régulières et communautés ?
La réponse des autorités provinciales se fait attendre. Entre discours rassurants et réalité sur le terrain, le fossé se creuse. Les habitants de Mudusa, eux, n’ont plus le luxe de la patience : ils exigent des actes. Avant que le prochain drame ne vienne alourdir un bilan déjà trop lourd.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd