La nuit du mercredi 30 avril a plongé les localités de Miti et Kavumu, près de Bukavu au Sud-Kivu, dans une violence insoutenable. Deux vies innocentes, dont celle d’une femme enceinte et d’un enfant de 12 ans, ont été fauchées par des bandits armés lors de braquages successifs. Un nouveau chapitre sanglant s’ajoute à la spirale sécuritaire qui étouffe la région.
Vers Kavumu, les premières détonations ont retenti peu après la tombée de la nuit. Des hommes lourdement armés ont pris d’assaut des commerces, semant la panique. Parmi les victimes collatérales de leur folie meurtrière : un jeune garçon de 12 ans, abattu froidement. « Ils ont tout pillé avant de tirer sur l’enfant comme un avertissement », rapporte un témoin sous couvert d’anonymat.
Quelques heures plus tard, à Miti, le même scénario macabre se répète. Cette fois, c’est une femme enceinte qui succombe sous les balles des assaillants. Les détails de l’attaque restent flous, mais le bilan, lui, est sans appel : deux morts en moins de 48 heures dans le territoire de Kabare. Une accélération inquiétante des violences, alors que trois membres d’une même famille venaient d’être exécutés à Mudusa.
Comment expliquer cette recrudescence d’attaques ciblant les civils ? Les autorités locales pointent du doigt l’impunité dont bénéficient les groupes armés. « Ces criminels agissent en plein centre urbain sans craindre les représailles », dénonce un responsable de la société civile, joint par nos soins.
Face à l’urgence, les appels se multiplient pour un renforcement immédiat des patrouilles conjointes FARDC-Police. Mais sur le terrain, les habitants dénoncent une présence sécuritaire fantomatique. « Nous payons des taxes aux milices pour pouvoir circuler », confie un commerçant de Kavumu, la voix tremblante de colère.
Le gouverneur de province promet une réaction « ferme et rapide ». Pourtant, les précédentes annonces similaires n’ont pas enrayé la machine infernale. Avec six attaques recensées depuis début avril dans le Grand Bukavu, la population perd progressivement confiance dans les dispositifs de protection étatiques.
En attendant des mesures concrètes, les funérailles des victimes se déroulent dans une atmosphère de deuil et de révolte. Chaque cercueil descendu dans la terre fertile du Kivu enterre un peu plus l’espoir d’une paix durable. Jusqu’à quand ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd