Le mardi 31 décembre 2024, la ville de Kisangani s’est rassemblée pour rendre un hommage poignant à Emmanuel Assani Walosomba, l’homme derrière les armoiries nationales de la République démocratique du Congo. La cérémonie, organisée par le gouvernement central et présidée par la Vice-Première Ministre et Ministre de l’Environnement, Eve Bazaiba Masudi, s’est déroulée dans le cadre solennel de la place des Martyrs de l’Indépendance, un lieu chargé d’histoire.
C’est dans une atmosphère empreinte de tristesse et d’émotions conflictuelles que des membres de la famille, amis, connaissances et autorités nationales se sont réunis. Si certains ne pouvaient retenir leurs larmes, d’autres ne pouvaient cacher leur colère, dénonçant les conditions de vie et de décès d’Emmanuel Assani Walosomba. En évoquant sa vie et son œuvre, le représentant de la famille, le journaliste Ndais Kabamba, a rappelé l’importance historique de cet homme, qualifié de héros tant pour la province de la Tshopo que pour le pays tout entier.
Né à Kisangani en 1943, Emmanuel Assani Walosomba a consacré sa vie au service de la justice en tant qu’officier de la police judiciaire, mais surtout à marquer l’histoire nationale à travers ses armoiries, promulguées en 1963. Malgré la renommée de son œuvre, il a vécu et est décédé dans des conditions précaires. Sa quête pour obtenir une indemnisation du gouvernement central s’est heurtée à des humiliations et à des promesses non tenues, laissant une ombre tragique sur l’héritage de sa vie.
Les circonstances entourant la fin de sa vie et la confiscation de ses biens personnels, notamment sa médaille d’or, restent une source d’indignation et de douleur pour ses proches. Cette situation met en lumière les difficultés rencontrées par ceux qui ont contribué au patrimoine national, mais qui, en retour, n’ont reçu que négligence et silence.
Après des hommages appuyés, le cercueil d’Emmanuel Assani Walosomba a été conduit à sa dernière demeure, dans le quartier Plateau Médical de Kisangani. Mais l’événement soulève une question profonde : pourquoi attendre la mort pour rendre hommage à des figures nationales, alors que des solutions concrètes auraient pu leur être apportées de leur vivant ?
La famille a exprimé plusieurs demandes au gouvernement, parmi lesquelles l’indemnisation posthume, l’engagement de deux de ses fils, la restitution de sa médaille et la construction d’un mausolée digne de ce nom. Elle appelle également à l’attribution du nom d’Emmanuel Assani Walosomba à une commune de la Tshopo pour perpétuer sa mémoire. Ces demandes sont-elles le début d’une prise de conscience nationale quant au traitement de ceux qui ont façonné l’identité de la RDC ?
Ce décès rappelle à quel point la valorisation du patrimoine humain et culturel est essentielle pour construire un avenir respectueux de notre histoire. Que l’on soit à Kisangani ou ailleurs, la mort d’Emmanuel Assani Walosomba reste un appel à l’action pour une meilleure reconnaissance des contributions des bâtisseurs de la République démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd