L’année 2024 a été marquée par une série d’événements économiques d’importance majeure pour la République Démocratique du Congo (RDC), mettant en lumière des opportunités prometteuses et des défis urgents. Si certaines initiatives ont souligné les ambitions du pays, d’autres ont révélé des difficultés structurelles persistantes.
**L’échec de l’appel d’offres dans le secteur pétrolier**
Face à un manque d’investisseurs, le gouvernement congolais a dû faire le constat amer de l’échec de son appel d’offres pour 27 blocs pétroliers. Cet épisode a mis en lumière la nécessité d’un cadre légal plus attractif pour stimuler les investissements étrangers et résoudre les lacunes stratégiques du secteur des hydrocarbures.
**Tensions dans les zones minières**
En avril, les opérations militaires du groupe armé M23 dans des zones minières-clés, notamment à Rubaya, ont eu des impacts économiques dévastateurs. Cette prise de contrôle a permis au groupe de collecter des taxes illicites à hauteur de 300 000 dollars mensuels, fragilisant davantage l’extraction et l’exportation de coltan, minerai essentiel à l’industrie technologique mondiale.
**Renégociation du contrat sino-congolais**
En mars, le gouvernement congolais a conclu un nouvel accord historique avec le Groupement d’Entreprises Chinoises, remplaçant celui de 2008. Ce nouvel avenant porte les investissements pour les infrastructures à 7 milliards USD, avec des projets ambitieux dont 3 000 km de routes prévues en cinq ans, conditionnés par des prix compétitifs du cuivre sur le marché international.
**Transformations et relances économiques**
Primera Gold, rebaptisée DRC Gold Trading SA, a enregistré des succès notables en exportant plus de 300 kg d’or artisanal en 2024. Ce changement signale une relance prometteuse dans le secteur aurifère congolais. Par ailleurs, la relance d’Air Congo et l’annulation du contrat avec Afritech et Idemia marquent des étapes décisives vers une consolidation économique et administrative.
**Partenariats internationaux et accusations**
L’année a également vu la conclusion d’un nouvel accord avec le FMI, d’une valeur totale de 2,87 milliards USD, visant à soutenir une croissance inclusive et durable tout en incorporant des enjeux climatiques. Sur un autre plan, la RDC a engagé des poursuites judiciaires contre Apple, accusée d’utiliser des « minerais de sang » provenant de zones en conflit. Une action judiciaire visant à dénoncer les pratiques commerciales douteuses associées à l’exploitation illégale des ressources naturelles du pays.
**Perspectives et défis à venir**
Avec une souveraineté renforcée sur le secteur minier illustrée par le désengagement de Dan Gertler, la RDC affiche ses ambitions économiques. Mais les questions de sécurité, comme les incursions du M23, et les affaires judiciaires internationales, à l’image de l’enquête belge sur Déogratias Mutombo, illustrent encore la multifacette des défis congolais. Ces événements font écho à une année charnière pour la RDC, oscillant entre aspirations de progrès économique et complexités systémiques.
Face à ce tableau contrasté mais prometteur, la RDC se trouve à la croisée des chemins. Quels leviers seront activés pour garantir une croissance résiliente et équitable ? L’histoire des prochaines années dévoilera si 2024 a été le tournant tant espéré dans l’histoire économique de la nation.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
