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18 présumés collaborateurs du groupe AFC/M23 arrêtés : révélations troublantes en Ituri

Bunia, capitale provinciale de l’Ituri, a été le théâtre ce mardi 26 novembre de la présentation de 18 congolais présumés collaborateurs des forces rebelles AFC/M23, au gouverneur militaire. Une annonce qui soulève à la fois inquiétudes et interrogations dans un contexte où l’insécurité demeure une plaie béante pour la République démocratique du Congo. Mais que cache réellement cette affaire ?

Selon les déclarations du commissaire provincial de la police en Ituri, les individus avaient été interceptés en Ouganda avant d’être extradés en RDC via le territoire d’Aru. Ces arrestations révéleraient, selon la police, l’existence de recruteurs actifs même dans les camps de déplacés. « Ces 18 jeunes gens ont été recrutés dans la plaine de Savo, dans le territoire de Djugu. Le recrutement a eu lieu dans un centre de déplacés et s’est fait sous l’impulsion d’un dénommé Ngabu, membre influent du groupe Zaïre, qui agit en coordination avec l’AFC/M23 et le M23 », a précisé l’autorité policière.

Ce qui choque davantage est l’implication de mineurs parmi les personnes interpellées. « Il faut signaler que dans ces recrutements, l’âge n’est pas observé. Nous avons même des mineurs d’âge qui devaient aller étudier, mais qu’on embarque dans l’aventure », a martelé le chef de police, dénonçant une stratégie criminelle visant la déstabilisation de l’Ituri et, par ricochet, de toute la République démocratique du Congo. Cet élément tranche avec la version officielle des autorités ougandaises qui, dans un document signé par le commissaire d’immigration Dr. Joséphine Ekwang Ali, évoquent uniquement des « séjours irréguliers » comme motif d’expulsion.

Alors que les recruteurs demeurent à l’ombre, cette arrestation alarme sur l’émergence d’une nouvelle dynamique rebelle dans une région déjà fragilisée par l’insécurité chronique. Les suspects ont été immédiatement transférés à la justice militaire, qui devra faire la lumière sur leurs activités et leurs commanditaires. Parmi les zones de transit évoquées figurent Mahagi, Alego et Paida, des corridors souvent signalés pour le trafic illicite et les activités clandestines transfrontalières.

Cette opération intervient dans un contexte tendu, puisque quelques heures auparavant, la Première Ministre Judith Suminwa s’était rendue en Ituri et dans le Nord-Kivu pour une évaluation de l’État de Siège en vigueur dans ces provinces. Cette mesure exceptionnelle, censée restaurer la paix, continue de faire débat sur son efficacité réelle face à l’ampleur des défis sécuritaires.

À l’échelle locale, cette série d’arrestations soulève non seulement des préoccupations sur l’endoctrinement et les recrutements dans les camps de déplacés, mais également sur la coordination transfrontalière des forces armées congolaises et ougandaises. Un problème qui reflète les lacunes de la sécurité en RDC et les défis d’une gestion efficace des frontières. Les habitants de l’Ituri, fatigués par des années de conflits sanglants, espèrent voir des réponses tangibles à cette nouvelle menace. Mais la question demeure : ce coup de filet marquera-t-il un tournant dans la lutte contre les mouvements rebelles, ou ne fera-t-il qu’exposer davantage les failles d’un système miné ?

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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