La province du Sud-Kivu traverse une nouvelle crise sécuritaire avec la multiplication des actes de pillage attribués à des éléments militaires. Plusieurs localités de la région ont été le théâtre de scènes de vandalisme et de vols ces derniers jours, créant un climat de peur parmi les populations civiles.
Selon plusieurs sources concordantes de la société civile, les villes de Chidasa, Kasika, Mwenga Centre et Kamituga ont subi des vagues de pillages systématiques. Ces actes seraient principalement l’œuvre de militaires en déroute revenant du front, particulièrement après la récente prise de Kilungutwe. La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC connaîtrait-elle une nouvelle dégradation ?
Le président de la société civile Forces Vives de Mwenga, Itebo Samuel, témoigne d’une paralysie complète des activités économiques. « Certains militaires fuyards FARDC et Wazalendo pillent aujourd’hui à Kasika et Mwenga Centre. Toute cette journée, boutiques paralysées, pas d’écoles, ni circulation de transport en commun », affirme-t-il. Ces pillages militaires au Sud-Kivu ont contraint les habitants à se calfeutrer chez eux, craignant pour leur sécurité.
Les tensions à Mwenga Kamituga ont atteint leur paroxysme dans la soirée du 25 novembre 2025. Des échanges de tirs nourris ont retenti dans plusieurs quartiers de Kamituga, semant la panique parmi les résidents. Un acteur local de la société civile précise : « La situation n’est pas bonne, en ce moment à Kamituga, il y a échange de tirs entre ceux qui sont venus du front. Ce sont des militaires qui voulaient piller et ont été empêchés ».
La situation s’est particulièrement envenimée lorsque des éléments de l’armée burundaise, présents dans la région dans le cadre des opérations de stabilisation, se sont interposés pour empêcher les pillages. « Alors que les militaires venus du front voulaient piller, ils ont été empêchés par certains éléments de l’armée burundaise présents à Kamituga. Ce qui a été la cause de certains échanges de tirs », rapporte un autre témoin.
Les militaires FARDC Wazalendo impliqués dans ces incidents semblent agir dans un contexte de désorganisation et de manque de contrôle hiérarchique. La société civile dénonce ces pillages avec véhémence, pointant du doigt l’impunité dont bénéficieraient les auteurs de ces exactions. Comment expliquer que des soldats censés protéger la population se transforment en prédateurs ?
La sécurité dans l’Est RDC apparaît une nouvelle fois compromise par ces événements. Les habitants de Kamituga ont préféré rester confinés dans leurs domiciles toute la soirée, redoutant les balles perdues et les violences collatérales. La paralysie des activités commerciales et éducatives témoigne de l’impact profond de cette crise sur la vie quotidienne des populations.
Les tensions persistent tard dans la nuit, selon les derniers rapports disponibles. Les acteurs locaux appellent à un rétablissement urgent de l’ordre et à une enquête approfondie sur ces incidents. La société civile demande des mesures concrètes pour mettre fin à ces pillages militaires qui minent la confiance entre l’armée et la population.
Cette nouvelle crise intervient dans un contexte sécuritaire déjà fragile au Sud-Kivu. Les autorités provinciales et militaires n’ont pas encore officiellement réagi à ces événements. La population espère une intervention rapide des hautes instances pour restaurer la sécurité et punir les responsables de ces actes condamnables.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
