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Bukavu : des taximen-motos ciblés par des meurtres attribués à l’AFC-M23

Une série d’assassinats ciblés frappe la communauté des mototaxis de Bukavu, plongeant la ville dans un climat de terreur sécuritaire. Depuis plusieurs jours, les conducteurs de motos se retrouvent en première ligne d’une violence inexplicable qui ensanglante les artères de la cité du Sud-Kivu.

Le boulevard Patrice-Emery-Lumumba, axe majeur de circulation, n’est plus le seul concerné par ces attaques meurtrières. Des routes secondaires, habituellement considérées comme plus sûres, deviennent le théâtre d’exécutions sommaires. Comment expliquer cette escalade de violence ? Qui se cache derrière ces crimes systématiques ?

La Synergie des associations de motocyclistes du Sud-Kivu a rompu le silence ce jeudi 27 novembre. Dans une déclaration chargée d’émotion, l’organisation professionnelle a dénoncé l’ampleur inquiétante du phénomène. Les motards, pourtant essentiels au transport urbain, deviennent des cibles prioritaires dans l’exercice même de leur activité.

La Coalition « PAMOJA KWA AMANI » s’est jointe à ce cri d’alarme. Jean-Chrisostome Kijana, modérateur de la structure, ne mâche pas ses mots : « Cinq motocyclistes liquidés en une semaine seulement. Cinq vies brutalement interrompues par des balles assassines. L’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) serait responsable de ces exactions. »

Le contexte sécuritaire particulier de Bukavu, actuellement sous occupation rebelle, donne une dimension supplémentaire à ces crimes. La coalition n’hésite pas à qualifier ces meurtres de « crimes de guerre », une accusation lourde de conséquences juridiques et politiques.

Les méthodes employées par les assaillants glacent le sang. Les exécutions se produisent à visage découvert, en plein jour comme dans l’obscurité nocturne. Aucune sommation, aucun avertissement préalable. La sanction suprême est administrée sans procès, sans justification apparente.

« Même en cas de non-respect des consignes sécuritaires, la réponse ne saurait être une balle dans la tête », insiste Jean-Chrisostome Kijana. Cette déclaration met en lumière l’arbitraire total qui préside à ces assassinats. La communauté des motocyclistes, autrefois symbole de mobilité urbaine, vit désormais dans la peur constante.

L’impact économique de cette situation commence à se faire sentir. De nombreux conducteurs hésitent à prendre la route, particulièrement sur certains axes considérés comme dangereux. Le transport, vital pour l’économie locale, risque de se paralyser progressivement si aucune mesure n’est prise.

Les autorités de facto de Bukavu se retrouvent sous pression. La protection des civils, obligation fondamentale du droit international humanitaire, semble compromise. La coalition exige une réponse urgente et concrète pour mettre fin à cette hécatombe.

Les meurtres de taximen motos à Bukavu s’inscrivent dans un contexte régional plus large d’insécurité chronique. Le Sud-Kivu, province frontalière du Rwanda, connaît depuis des années des cycles de violence répétés. La présence de groupes armés multiples complique considérablement le paysage sécuritaire.

La spécificité des crimes actuels réside dans leur caractère systématique et ciblé. Les motocyclistes ne sont pas victimes de violences aléatoires, mais bien d’une campagne d’élimination délibérée. Cette stratégie de terreur vise-t-elle à déstabiliser davantage la région ? Cherche-t-on à asphyxier économiquement la ville en paralysant son système de transport ?

Les associations professionnelles appellent à une mobilisation générale. La solidarité entre motocyclistes se renforce face à l’adversité. Des systèmes d’alerte informels se mettent en place, tandis que certains conducteurs évitent désormais les zones considérées comme trop risquées.

La communauté internationale observe avec inquiétude cette nouvelle dégradation sécuritaire. Les organisations humanitaires présentes dans la région pourraient être contraintes de réviser leurs protocoles de déplacement. La sécurité du personnel devient une préoccupation majeure dans un environnement de plus en plus imprévisible.

Les familles des victimes, plongées dans le deuil, attendent justice et reconnaissance. Le traumatisme collectiv s’installe progressivement dans une population déjà éprouvée par des années de conflits. La résilience des Bukaviens sera une nouvelle fois mise à l’épreuve.

La balle est désormais dans le camp des autorités. Leur capacité à rétablir l’ordre et la sécurité constituera un test décisif pour leur légitimité. La protection des motocyclistes devient un enjeu symbolique fort dans cette ville meurtrie par les violences répétées.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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