La ville de Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, est sous le choc après l’assassinat brutal de Kambale Nzughundo Saanane, opérateur économique respecté et propriétaire de l’hôtel « Bana Beni ». Le drame s’est déroulé dans la soirée de ce lundi 17 novembre 2024, alors que la victime se trouvait dans une boutique du quartier Cité Belge.
Selon des témoins oculaires, trois individus lourdement armés ont profité d’une coupure d’électricité pour mener leur attaque. L’obscurité complète qui régnait dans le secteur a facilité leur approche. Les agresseurs ont d’abord poignardé à plusieurs reprises Kambale Nzughundo avant de s’emparer d’une importante somme d’argent. Un quatrième complice, posté en sentinelle à l’extérieur, aurait tiré des coups de feu en l’air pour semer la panique parmi les riverains.
Le célèbre opérateur économique, gravement blessé, a été transporté d’urgence à l’hôpital général de référence de Beni où les médecins n’ont pu que constater son décès. Comment une telle violence peut-elle frapper un homme d’affaires aussi reconnu dans sa propre ville ? La question hante désormais tous les habitants de Beni.
Ce braquage Beni novembre 2024 s’inscrit dans une vague d’insécurité grandissante qui frappe la région. Les autorités locales pointent du doigt le phénomène des « quarante voleurs », un groupe criminel responsable de nombreuses exactions nocturnes. La population vit dans la terreur constante, dénonçant presque chaque nuit des cas de vol avec violence attribués à ces bandits.
La mort Kambale Nzughundo représente un coup dur pour la communauté économique de Beni. Propriétaire de l’hôtel Bana Beni, il était considéré comme un pilier du développement local. Son établissement hôtelier employait plusieurs dizaines de personnes et contribuait significativement à l’économie de la cité.
Ironie du sort, cette tragédie survient alors que le gouvernement provincial du Nord-Kivu a lancé, la semaine dernière, une vaste campagne de récupération volontaire d’armes à feu. Cette initiative visait précisément à réduire la violence armée et à lutter contre la détention illégale d’armes. Mais face à l’action des quarante voleurs Nord-Kivu, ces mesures semblent encore insuffisantes.
L’insécurité Beni atteint désormais des proportions alarmantes. Les commerçants ferment plus tôt leurs boutiques, les investisseurs hésitent à s’installer dans la région, et la population réclame des mesures de protection plus efficaces. Les forces de l’ordre sont-elles dépassées par l’ampleur du phénomène criminel ? La question mérite d’être posée alors que les attaques se multiplient.
Les funérailles de Kambale Nzughundo devraient rassembler des centaines de personnes dans les prochains jours, transformant le deuil privé en manifestation publique contre l’insécurité. La famille de la victime demande justice et réclame que les auteurs de ce crime barbare soient rapidement identifiés et traduits devant les tribunaux.
Les autorités militaires et policières ont ouvert une enquête approfondie pour retrouver les quatre individus impliqués dans cet assassinat. Des patrouilles supplémentaires ont été déployées dans le quartier Cité Belge et ses environs. Mais la population reste sceptique, ayant déjà vu trop de promesses non tenues en matière de sécurité.
Ce drame soulève une question fondamentale : comment en sommes-nous arrivés à une telle situation d’insécurité dans une ville comme Beni ? La recrudescence des attaques armées menace non seulement la sécurité des personnes mais aussi le développement économique de toute la région du Nord-Kivu.
La mort tragique de Kambale Nzughundo doit servir d’électrochoc pour les autorités compétentes. Il est urgent de renforcer les dispositifs sécuritaires, d’améliorer l’éclairage public et de mettre en place une stratégie concertée pour lutter contre les groupes criminels qui sèment la terreur parmi la population civile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
