Une lueur d’espoir se lève sur les écosystèmes katangais alors que l’Institut congolais pour la conservation de la nature et l’ONG African Parks scellent un partenariat historique pour sauver le parc national de Kundelungu. Ce joyau naturel de 8 165 km², véritable poumon écologique du Haut-Katanga, bénéficiera désormais d’une gestion intégrée combinant protection de la biodiversité et développement communautaire.
Comment protéger efficacement ces paysages uniques tout en garantissant l’épanouissement des populations riveraines ? La réponse réside dans cette collaboration stratégique qui marque un tournant décisif pour la conservation en République Démocratique du Congo. Le parc national de Kundelungu, créé en 1970, représente bien plus qu’une simple aire protégée : c’est un sanctuaire écologique abritant des espèces endémiques montagnardes, des forêts de Miombo ancestrales et les majestueuses chutes de la Lofoi.
La signature de cet accord intervient dans un contexte où les pressions anthropiques menacent gravement l’intégrité des écosystèmes congolais. Le partenariat ICCN African Parks ouvre une nouvelle ère pour la conservation biodiversité RDC, avec un mandat clair : protéger ce patrimoine naturel exceptionnel tout en générant des retombées positives pour les communautés locales. Environ 50 000 personnes dépendent directement des bassins versants du parc pour leur subsistance, faisant de cette initiative un enjeu crucial de sécurité hydrique et alimentaire.
« Ce paysage extraordinaire revêt une importance écologique et culturelle immense » souligne Peter Fearnhead, PDG d’African Parks. Son engagement reflète la prise de conscience internationale face à l’urgence de préserver ces hotspots de biodiversité. Le développement communautaire Kundelungu constitue l’un des piliers fondamentaux de cette approche novatrice, rompant avec les modèles conservationnistes traditionnels souvent accusés d’exclure les populations autochtones.
La phase initiale du projet prévoit le recrutement et la formation d’équipes locales, renforçant ainsi les capacités nationales en matière de gestion environnementale. Une évaluation approfondie permettra d’élaborer un plan de gestion concerté, associant étroitement tous les acteurs du territoire. Cette méthodologie participative garantit la pérennité des actions entreprises et l’appropriation locale des enjeux de conservation.
Le tourisme durable Haut-Katanga représente l’autre volet prometteur de cette collaboration. Situé à proximité de Lubumbashi et voisin du parc national d’Upemba, Kundelungu possède un potentiel exceptionnel pour développer une économie verte génératrice d’emplois et de revenus. Les cascades emblématiques et la riche biodiversité katangaise pourraient attirer des visiteurs du monde entier, contribuant ainsi au financement de la protection environnementale.
Parallelèlement, le renouvellement du partenariat pour le parc de la Garamba démontre la volonté d’African Parks de s’engager durablement en RDC. Cette approche à long terme est essentielle pour contrer les menaces persistantes que sont le braconnage, la déforestation et l’exploitation minière illégale. Les écosystèmes du Parc national Kundelungu, comprenant le plateau éponyme et le bassin de la Lufira, jouent un rôle vital dans la régulation du climat régional et le maintien des cycles hydrologiques jusqu’en Zambie.
Yves Milan Ngangay, directeur général de l’ICCN, résume l’ambition commune : « assurer la protection à long terme de ce paysage spectaculaire tout en créant des opportunités pour les populations locales ». Cette vision holistique pourrait servir de modèle pour d’autres aires protégées en Afrique centrale, région confrontée à des défis environnementaux sans précédent.
La réussite de ce partenariat ICCN African Parks dépendra de sa capacité à concilier impératifs écologiques et besoins humains, à transformer les contraintes en opportunités, à faire de la conservation un levier de développement plutôt qu’une limitation. Le parc national de Kundelungu devient ainsi le laboratoire d’une nouvelle approche de la gestion des aires protégées en RDC, où l’homme et la nature retrouvent une harmonie perdue.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
