Alors que les gouvernements africains multiplient les déclarations d’intention sur l’éducation, la réalité du terrain en République Démocratique du Congo demeure préoccupante. Le secrétaire général de la Fédération nationale des enseignants du Congo/UNTC, Augustin Tumba Nzuji, tire la sonnette d’alarme sur l’insuffisance chronique du budget éducation RDC. Cette prise de position intervient dans un contexte continental où la question du financement éducation Afrique devient de plus en plus cruciale.
Mais comment expliquer cette situation alarmante ? Le syndicaliste congolais dénonce un budget inférieur à la moyenne de 20% du budget national recommandée pour le secteur éducatif. Pire encore, l’enveloppe allouée à l’éducation aurait connu en 2025 une régression de 1,6%, dont la majeure partie est absorbée par les salaires. Cette réduction budgétaire intervient dans un contexte où les besoins éducatifs ne cessent de croître, créant un décalage de plus en plus préoccupant entre les ambitions affichées et les moyens réellement alloués.
La situation décrite par Augustin Tumba Nzuji révèle des dysfonctionnements structurels profonds. « Les autres charges, notamment l’administration, la construction des écoles et la formation du personnel, manquent de financement », déplore-t-il. Cette carence budgétaire entraîne inévitablement une baisse de la qualité de la formation et une perte d’attractivité de la profession enseignante. Comment dans ces conditions attirer et retenir les talents dans l’enseignement ?
La campagne menée à Addis-Abeba dans le cadre du programme de l’Union africaine pour la formation des enseignants (PACTED) a rassemblé des syndicats enseignants de plusieurs pays du continent. Cette mobilisation transnationale témoigne de l’ampleur des défis communs aux systèmes éducatifs africains. Les leaders syndicaux du Sénégal, du Tchad, du Cameroun, du Togo, du Ghana, de l’Éthiopie, du Kenya, de la Gambie, de l’Ouganda, du Zimbabwe et de la RDC ont successivement dressé un tableau préoccupant du financement de l’éducation dans leurs pays respectifs.
Au-delà des constats partagés, cette rencontre a permis de mesurer l’impact concret de cette situation sur la profession enseignante. Les syndicats enseignants RDC, à l’instar de leurs homologues africains, développent des stratégies pour pallier ces insuffisances. Mais jusqu’où peuvent-ils compenser les carences des politiques publiques en matière d’éducation ?
La déclaration finale publiée par les participants souligne l’urgence d’investir dans l’éducation et dans les enseignants. Ce message prend une résonance particulière en RDC où le budget éducation RDC continue de faire débat. Les syndicats affiliés à l’Internationale de l’Éducation exhortent les gouvernements africains à respecter le droit à une éducation publique de qualité, un objectif qui semble encore lointain dans de nombreux pays, y compris en République Démocratique du Congo.
La question du financement éducation Afrique dépasse ainsi le simple cadre budgétaire pour toucher à des enjeux fondamentaux de développement. Sans investissements substantiels et durables dans l’éducation, comment envisager l’avenir des jeunes générations congolaises et africaines ? La mobilisation des syndicats enseignants RDC et de leurs partenaires continentaux ouvre une réflexion plus large sur les priorités nationales et la place accordée à l’éducation dans les politiques de développement.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net