La forêt du Maniema exhale un soupir de soulagement mesuré alors que s’ouvre une nouvelle saison de chasse sous le signe de la responsabilité écologique. Le ministre provincial de l’Environnement, Masumbuko Lutaka Francis, a tiré la sonnette d’alarme : la chasse encadrée Maniema n’est plus une option mais une nécessité vitale pour cette province au patrimoine naturel exceptionnel mais vulnérable.
Après trois mois de fermeture strictement respectée pour permettre la reproduction des espèces, la saison chasse RDC rouvre ses portes dans un contexte de vigilance accrue. « Notre biodiversité Maniema représente un trésor national qui mérite une protection sans compromis », a déclaré le ministre lors de la cérémonie officielle de relance des activités cynégétiques.
Le cœur de cette nouvelle approche réside dans l’évaluation participative du calendrier de chasse, une innovation majeure qui associe les communautés locales à la préservation de leur environnement. Comment concilier traditions ancestrales et impératifs écologiques ? La réponse du gouvernement provincial se veut pragmatique : régulation renforcée, contrôle strict et sensibilisation permanente.
Le paiement de la taxe chasse province demeure obligatoire pour tous les chasseurs, un mécanisme essentiel pour financer les efforts de conservation. Les vendeurs et acheteurs de produits issus de la chasse doivent également se munir de permis spécifiques, créant ainsi une traçabilité indispensable à la lutte contre le braconnage.
La ligne rouge reste infranchissable : la chasse des espèces protégées RDC continue d’être strictement interdite. Cette mesure cruciale vise à préserver les animaux les plus menacés du riche écosystème maniemais, déjà mis à rude épreuve par les activités humaines et la pression démographique.
La province du Maniema, joyau écologique de la République Démocratique du Congo, se trouve à la croisée des chemins. Ses forêts denses abritent une faune exceptionnelle mais fragilisée par des décennies d’exploitation non contrôlée. Le nouveau cadre réglementaire représente-t-il le tournant décisif vers une gestion durable ? Les prochains mois apporteront la réponse, sous le regard attentif des défenseurs de l’environnement et des communautés locales dont la survie économique dépend en partie de ces activités traditionnelles.
Le ministre Masumbuko Lutaka Francis insiste sur l’urgence de cette démarche équilibrée : « Notre devoir est de transmettre aux générations futures un patrimoine naturel préservé, tout en reconnaissant les réalités socio-économiques de notre province. » Un exercice d’équilibriste qui pourrait bien déterminer l’avenir écologique de toute la région.
Alors que les premiers chasseurs reprennent le chemin des forêts maniemaises, une question cruciale demeure : cette saison de chasse responsable marquera-t-elle le début d’une nouvelle ère de coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature ? La réponse se construira jour après jour, balle après balle, dans le strict respect du cadre désormais établi pour protéger ce qui reste de la splendeur sauvage du Maniema.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net