L’hémicycle de l’Assemblée provinciale de Kinshasa a rouvert ses portes ce mardi 30 septembre 2025, marquant le retour des élus kinois après trois mois d’interruption parlementaire. Cette reprise s’effectue dans un contexte budgétaire particulièrement sensible, alors que la capitale congolaise doit concilier impératifs financiers et urgences sociales.
La session ordinaire de septembre s’annonce décisive pour l’avenir de la ville-province, avec en ligne de mire l’examen de deux documents majeurs : le projet d’édit portant reddition des comptes 2024 et le budget 2026 de Kinshasa. Tshinyama Mpemba Germaine, présidente ad intérim de l’APK, a d’emblée fixé le tempo en rappelant les exigences de calendrier. « Le gouvernement provincial doit respecter le délai légal pour le dépôt du projet de budget 2026, au plus tard le 15 novembre », a-t-elle insisté, soulignant l’importance du respect des procédures institutionnelles.
La question budgétaire s’annonce comme le véritable champ de bataille politique de cette session. Comment concilier les contraintes financières avec les attentes sociales grandissantes ? La recommandation phare du président de la République, issue de la 12e conférence des gouverneurs à Kolwezi, plane tel un impératif catégorique sur les débats : consacrer 15% des crédits à la couverture santé universelle. Un objectif ambitieux qui pourrait redistribuer les cartes des priorités provinciales.
Tshinyama Mpemba Germaine a martelé cet impératif avec une insistance remarquable. « J’exhorte les honorables députés à veiller à ce que le vote du budget 2026 puisse consacrer au moins 15% de ses crédits au financement de la couverture universelle des soins de santé », a-t-elle déclaré, faisant écho aux orientations nationales tout en affirmant l’autonomie décisionnelle de l’assemblée provinciale.
Cette session s’inscrit dans un cadre institutionnel renouvelé, suite à l’atelier sur la stabilité des institutions provinciales organisé en septembre sous l’égide du chef de l’État. La signature d’un acte d’engagement et la mise en place d’un cadre permanent de concertation interinstitutionnelle témoignent de la volonté de stabiliser le fonctionnement des institutions kinoises. Une démarche qui répond aux critiques récurrentes sur les dysfonctionnements administratifs provinciaux.
Le contrôle parlementaire, autre mission régalienne de l’APK, devrait connaître un regain d’intérêt durant cette session. Les députés sont invités à déposer leurs rapports de vacances parlementaires dans un délai de quinze jours, conformément à l’article 142 du règlement intérieur. Ces documents, nourris des réalités des circonscriptions électorales, pourraient infléchir substantiellement les débats budgétaires.
La présidente ad intérim a su habilement rappeler les attentes populaires tout en maintenant la pression sur l’exécutif provincial. Son appel à « accroître la mobilisation des recettes » et son référencement précis des services d’assiette (MONGATA, DGRK, ARGPK, FONAK) démontrent une maîtrise technique certaine des dossiers financiers. Reste à savoir si cette expertise se traduira en engagements concrets lors des votes décisifs.
Les prochaines semaines s’annoncent cruciales pour l’assemblée provinciale de Kinshasa. Entre impératifs budgétaires, exigences sociales et contraintes institutionnelles, les élus kinois devront naviguer avec pragmatisme. La capacité de l’APK à adopter un budget 2026 équilibré, respectant les 15% pour la santé tout en maintenant les autres services essentiels, constituera le véritable test de maturité politique de cette institution.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd