La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo atteint un niveau critique. Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, lance une alerte urgente face à la recrudescence des violations des droits humains malgré les appels répétés au cessez-le-feu. Comment une telle escalade de violence reste-t-elle possible en 2025 ?
Les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri constituent l’épicentre d’une crise humanitaire sans précédent. Selon les derniers rapports du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme, ces régions concentrent 88% des violations documentées sur l’ensemble du territoire congolais. Une augmentation alarmante de 40% en un mois seulement.
Les groupes armés, dont le M23, la CODECO et les FDA, sont responsables de la majorité des exactions. Leurs actions incluent des exécutions sommaires, des viols collectifs et des déplacements forcés de populations civiles. Les forces gouvernementales ne sont malheureusement pas en reste, avec 24% des violations attribuées aux FARDC et à la Police nationale congolaise.
La ville de Goma vit une situation particulièrement dramatique. L’occupation partielle par le M23 a provoqué l’effondrement des services essentiels. L’accès à l’eau potable, à l’électricité et aux soins médicaux devient chaque jour plus difficile pour des centaines de milliers d’habitants. Des fosses communes ont été découvertes aux abords de la ville, témoignant de l’horreur vécue par les populations civiles.
Le conflit dans l’Est Congo génère une crise humanitaire d’une ampleur catastrophique. Des milliers de familles déplacées survivent dans des conditions précaires, sans accès à l’aide humanitaire essentielle. Les organisations internationales peinent à atteindre les zones les plus touchées en raison de l’insécurité persistante.
La MONUSCO maintient sa présence sur le terrain mais reconnaît l’insuffisance des moyens face à l’ampleur de la crise. Bintou Keita appelle à un engagement international renforcé pour protéger les civils et garantir l’accès humanitaire. La nécessité de traduire en justice les auteurs de ces crimes constitue une priorité absolue pour mettre fin à l’impunité.
La communauté internationale doit-elle rester spectatrice face à cette tragédie humaine ? La réponse de la MONUSCO appelle à une action concertée et immédiate. Seul un engagement multilatéral fort pourra inverser la tendance et offrir aux populations de l’Est congolais l’espoir d’un avenir pacifique.
Article Ecrit par Cédric Botela
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