La délégation gouvernementale a bouclé sa mission de trois jours à Uvira ce vendredi, dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. Menée par le vice-premier ministre chargé de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, cette visite intervenait alors que la région du Sud-Kivu connaît une recrudescence des violences et des contestations populaires.
L’arrivée de la délégation gouvernementale à Uvira avait été marquée par des manifestations hostiles, principalement dirigées contre la nomination récente du général Olivier Gasita Mukunda au poste de commandant adjoint de la 33ᵉ région militaire. Cette décision a provoqué l’ire des populations locales qui accusent l’officier de collusion avec des groupes rebelles.
Des affrontements violents ont opposé manifestants et forces de l’ordre durant toute la durée de la visite. Les forces de sécurité, comprenant des éléments des FARDC et de la Police nationale, ont eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser les protestataires. Plusieurs blessés civils ont été signalés, bien qu’aucun bilan officiel n’ait été communiqué.
Malgré ce climat délétère, la délégation gouvernementale a maintenu son programme de travail. Des consultations approfondies ont été menées avec les différentes parties prenantes : autorités provinciales dirigées par le gouverneur Jean-Jacques Purusi, représentants de la société civile, et membres des groupes d’autodéfense Wazalendo qui appuient les opérations militaires dans la région.
Le point d’orgue de cette visite a été la tenue d’une réunion cruciale du Conseil de sécurité présidée par Jacquemain Shabani. Cette session avait pour objectif d’évaluer la situation sécuritaire générale et de définir des mesures concrètes pour pacifier la région. Les discussions ont porté sur le renforcement de l’autorité de l’État et la restauration de la confiance entre populations et institutions.
La question de la nomination du général Gasita est restée au cœur des préoccupations. Les populations d’Uvira expriment une méfiance profonde envers certains cadres militaires, craignant que des éléments infiltrés ne compromettent la sécurité de la région. Cette défiance persistante illustre les défis complexes auxquels fait face le gouvernement dans l’est de la RDC.
La délégation a également visité des sites affectés par les récentes violences et apporté son soutien aux victimes. Ces gestes de solidarité visaient à témoigner de la volonté des autorités centrales de renouer le dialogue et de réparer les fractures sociales. Mais les blessures restent profondes et les rancœurs tenaces.
Alors que la délégation gouvernementale quitte Uvira, les questions demeurent nombreuses. La sécurité dans l’est de la RDC restera-t-elle un défi permanent ? Les mesures annoncées suffiront-elles à apaiser les tensions ? La population pourra-t-elle retrouver confiance en ses institutions ?
Cette visite à haut risque dans une zone sensible démontre l’urgence de la situation sécuritaire au Sud-Kivu. Elle souligne également la nécessité d’une approche multidimensionnelle combinant renforcement militaire, dialogue communautaire et réponses aux griefs populaires. Le succès des efforts de pacification dépendra largement de la capacité des autorités à répondre aux préoccupations légitimes des populations tout en maintenant l’ordre républicain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: https://fr.news.yahoo.com/rdc-fin-visite-%C3%A0-uvira-022341563.html?utm_source=chatgpt.com