L’avenue Michombero à Kadutu a été le théâtre d’une violence glaçante ce lundi 11 août. Le pasteur Kelly Bahati Kazibaziba a été froidement abattu par des hommes armés non identifiés. Cette attaque ciblée, survenue en pleine journée, plonge Bukavu dans une consternation prévisible tant l’insécurité gangrène le chef-lieu du Sud-Kivu.
Plusieurs sources concordantes évoquent un meurtre prémédité. L’ombre des exactions attribuées au M23 plane sur ce drame. Le pasteur était le frère de Joseph Kazibaziba, président influent de la Chambre des mines du Sud-Kivu. Ce dernier multiplie les dénonciations contre les agissements de la rébellion dans la région. Un lien causal est fortement suspecté par les observateurs locaux.
La société civile de Bukavu réagit avec une colère contenue. Un porte-parole, requérant l’anonymat par crainte de représailles, a lancé un cri d’alarme : « Nous dénonçons avec la plus grande fermeté cette insécurité devenue monnaie courante à Bukavu. La protection des citoyens et de leurs biens doit être une priorité absolue. » Un appel pressant a été lancé à la population pour signaler tout mouvement suspect aux forces de l’ordre.
Ce drame s’inscrit dans une série noire qui frappe le Sud-Kivu. L’assassinat du pasteur Kazibaziba relance le débat sur l’incapacité des autorités à endiguer la violence urbaine. Les exactions attribuées au M23 continuent-elles de dicter leur loi même dans le cœur de Bukavu ? La question brûle les lèvres des habitants épuisés par des années de terreur.
Les services de sécurité ont ouvert une enquête approfondie. Aucune arrestation n’a été signalée à ce stade. Le corps de la victime a été transféré à la morgue de l’hôpital général de référence de Bukavu. La famille réclame justice tandis que la communauté religieuse est sous le choc. Ce meurtre ciblé d’un homme de foi sonne comme un défi lancé aux institutions.
L’insécurité au Sud-Kivu atteint désormais des figures publiques en zone urbaine. Après des mois d’exactions en périphérie, le conflit aurait-il franchi un nouveau seuil ? Les récentes alertes de la société civile sur la détérioration sécuritaire à Bukavu prennent une dimension tragique. Les commerces aux alentours du lieu du crime sont restés fermés toute la journée, signe tangible de la psychose qui s’installe.
La chronique judiciaire de Bukavu s’alourdit d’un nouveau chapitre sanglant. Les autorités provinciales promettent des mesures urgentes. Des patrouilles militaires supplémentaires ont été déployées dans Kadutu. Mais la population, méfiante, attend des actes concrets. Jusqu’où devra sombrer la région avant que ne soit rétablie la sécurité des personnes ? Le meurtre du pasteur Kazibaziba pourrait bien devenir un symbole de l’effondrement sécuritaire au Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net