Dans l’écrin culturel du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa, une onde vibrante a traversé l’assemblée mercredi 25 juin, alors que Joyce Masiala, jeune aigle congolais de 21 ans à la plume acérée, dévoilait son ouvrage « Personal Branding : votre allié pour vous démarquer ». Sous les lumières tamisées, professionnels du monde entrepreneurial et culturel ont savouré chaque parole comme une révélation, découvrant comment transformer son identité en signature immuable dans le chaos numérique.
Qui sommes-nous vraiment dans cet océan numérique où les vagues d’information nous submergent ? Joyce Masiala répond par une métaphore limpide : « Nous sommes tous des marques personnelles ». Son livre, publié en février 2025, déploie l’art subtil de se sculpter en marque, où chaque geste devient un hiéroglyphe révélateur de nos compétences et valeurs. « Toute chose que l’on fait, même en silence, est un langage », précise-t-elle, traçant une frontière nette entre cette alchimie authentique et le mirage éphémère du « phénomène Matalana ».
La méthode qu’elle expose palpite comme un cœur en trois battements : se connaître, se faire connaître, se faire reconnaître. « Comment vendre un produit qu’on ignore ? », interroge la jeune prodige, dénonçant cette course folle où l’on « paraît avant d’être ». Pour les entrepreneurs congolais, cette vérité résonne comme un gong : Laeticia Mbayo, CEO de Kazi Space, confirme qu’« on ne vend pas seulement ses produits, on se vend soi-même ». Dans l’entrepreneuriat RDC, la marque personnelle devient bouclier et étendard.
Patience Issa, coordinatrice de K-FÉ Culture, a tissé le lien avec la création artistique : « C’est la manière cohérente et authentique de se construire avant de se vendre ». Un travail de forgeron sur sa propre matière, exigeant vision et patience. Mais l’envolée la plus surprenante vient de Malicka Mukubu, marraine de l’événement, qui élargit la marque personnelle à l’horizon patriotique : « Le Personal Branding, c’est aimer son pays et en prendre soin ». Chaque publication en ligne, rappelle-t-elle, est un coup de burin sur le marbre de l’image nationale.
Cet ouvrage de développement personnel, plus qu’un guide, est un manifeste générationnel. Joyce Masiala y forge des clés pour que chaque Congolais devienne architecte de sa propre légende, influençant son écosystème professionnel tout en ciselant l’avenir collectif. Dans la pénombre du centre culturel, une certitude flottait : cette jeune voix venait d’allumer un phare pour naviguer dans les eaux tumultueuses de la réputation. Et si la clé de l’émergence congolaise se nichait dans cette alchimie entre identité assumée et image maîtrisée ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd