Une fusillade meurtrière a ensanglanté le quartier Birere à Goma dans la soirée du 28 juin. Vers 19h30, deux individus circulant à moto ont ouvert le feu devant une boutique de téléchargement située sur l’avenue Kiboko. Les coups de feu ont retenti sans avertissement, plongeant le centre commercial populaire dans un chaos instantané.
Plusieurs projectiles ont atteint des jeunes assis à l’intérieur de l’établissement. Parmi eux, Dieu Merci Black, vidéaste reconnu dans la scène culturelle gomatracienne, a été mortellement touché. Ce réalisateur de 28 ans était célèbre pour ses collaborations avec des médias locaux et sa participation à des productions musicales nord-kivutiennes.
Deux autres victimes, gravement blessées, ont été évacuées en urgence vers des structures médicales. Leur pronostic vital serait engagé selon des témoins présents lors de l’attaque. L’effet de surprise et la panique généralisée ont empêché toute identification des assaillants, qui ont immédiatement fui les lieux après leur forfait.
Cette fusillade à Goma survient dans un contexte d’insécurité grandissante à Birere, quartier pourtant très fréquenté. Les attaques perpétrées par des motards non identifiés se multiplieraient-elles impunément ? La veille déjà, une cambiste avait été abattue dans des circonstances similaires au quartier Majengo. Son meurtrier, arrivé en deux-roues, lui avait dérobé ses effets avant de disparaître.
Les autorités provinciales du Nord-Kivu font face à une inquiétante recrudescence de violences ciblées. Le modus operandi répété – assauts rapides depuis des motos suivis d’exécutions sommaires – crée un climat de psychose parmi les commerçants et artistes locaux. L’assassinat de Dieu Merci Black, figure montante de la création audiovisuelle congolaise, frappe particulièrement les milieux culturels de l’Est.
Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour élucider les circonstances précises de ce drame. Les forces de l’ordre tentent notamment d’établir s’il existe un lien entre cette fusillade à Goma et les autres incidents récents. Les motos utilisées par les tueurs constituent pour l’instant la seule piste exploitable.
Cet événement tragique soulève des interrogations pressantes sur la capacité à protéger les civils dans les zones urbaines du Nord-Kivu. Alors que la population réclame des mesures concrètes contre l’insécurité à Birere, les commerces du secteur ont observé une fermeture anticipée samedi par crainte de nouvelles violences. La mort de Dieu Merci Black laisse un vide dans la création artistique congolaise et expose la vulnérabilité des jeunes talents face à une criminalité qui semble échapper à tout contrôle.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net