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Kinshasa noyée : 29 morts et des sinistrés abandonnés dans l’inaction des autorités

Fatuma Amisi serre contre elle ses derniers biens dans sa maison fissurée de Limete Salongo. « Après le drame du 5 avril, nous avons tenté de reprendre une vie normale », confie-t-elle, le regard éteint. Deux mois après les inondations qui ont englouti Kinshasa, cette mère de famille, comme des milliers d’autres Congolais, vit un cauchemar sans fin dans une capitale où l’eau ronge les espoirs.

La récente tragédie des 13 et 14 juin vient cruellement rappeler la vulnérabilité de la mégapole : 29 morts officiels et 500 ménages sinistrés s’ajoutent au bilan déjà terrifiant d’avril dernier. Pourtant, sur le terrain, l’impression d’abandon est totale. Falone Mpongo, voisine de Fatuma, lance une question qui résonne dans tout le quartier : « Il nous est difficile de savoir qui nous gouverne. Dans d’autres pays, les victimes des pluies au Congo bénéficieraient de l’aide de leur gouvernement ! »

Comment expliquer que des familles entières survivent encore sous des bâches trouées, entourées de décombres boueux ? Dieudonnée, autre résidente, résume d’une voix brisée : « J’ai l’impression que notre vie ne compte pas. Aucune autorité n’est venue compatir. » Ces paroles révèlent une fracture sociale béante dans une ville où les inondations à Kinshasa transforment des quartiers entiers en paysages de désolation.

La précarité après les inondations en RDC prend un visage concret chez Kelly Kasongo. Ce nouveau résident ignorait les risques en s’installant : « En une nuit, on a tout perdu. Un membre de ma famille a été électrocuté en tentant d’évacuer l’eau. » Son témoignage met en lumière l’absence criante de prévention et de soutien aux ménages sinistrés de RDC. Comment des vies peuvent-elles basculer ainsi sans que des mesures structurelles ne soient prises ?

Les chiffres officiels donnent le vertige : plus de 21 000 foyers détruits en avril, 150 blessés, une soixantaine de morts. Pourtant, l’inaction des autorités à Kinshasa semble être la seule constante. Alors que de nouveaux épisodes pluvieux s’annoncent, les mises en garde des autorités sonnent creux pour des populations laissées à elles-mêmes. La répétition des drames interroge : jusqu’à quand les Kinois devront-ils compter leurs morts après chaque saison des pluies ?

Cette crise dépasse la simple catastrophe naturelle. Elle révèle l’effondrement d’un contrat social fondamental. Quand l’État délaisse ses citoyens les plus vulnérables face aux éléments, c’est toute la notion de protection collective qui s’effrite. Les abris de fortune deviennent le symbole tragique d’une gouvernance défaillante, tandis que les récits des victimes des pluies au Congo dessinent une carte de la souffrance urbaine. La reconstruction des vies brisées exigera plus que du ciment : elle nécessitera enfin une oreille attentive et une main tendue.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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