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Est de la RDC : l’ONU révèle des crimes de guerre généralisés et un recrutement massif d’enfants

La situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo plonge dans une spirale infernale. Un rapport préliminaire de la mission d’enquête des Nations Unies, présenté par Volker Türk, dresse un constat accablant : toutes les factions engagées dans les conflits du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont commis des violations graves du droit international humanitaire. Ces actes, documentés depuis janvier 2025, révèlent une dégradation alarmante de la protection des civils.

Le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, se trouve au cœur des accusations les plus sévères. Lors de l’offensive sur Goma en janvier dernier, des armes lourdes ont été déployées dans des zones densément peuplées et des camps de déplacés. Mais les exactions ne se limitent pas aux bombardements. Après la prise de contrôle des localités, le groupe rebelle a procédé à des arrestations arbitraires de policiers et de civils, dont des enfants. Des témoignages recueillis par l’ONU décrivent des centres de détention inhumains à Rumangabo, où des soldats congolais capturés seraient forcés de rejoindre les rangs du M23.

Les violations s’étendent aux exécutions extrajudiciaires et à la torture systématique. « Le M23 a eu recours à ces pratiques pour imposer l’ordre, réprimer la dissidence et extraire des informations », a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l’homme. Ces agissements, qualifiés de crimes de guerre potentiels, s’inscrivent dans un mépris total des conventions internationales. Pourtant, la rébellion n’est pas la seule mise en cause.

Les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les milices Wazalendo soutenues par Kinshasa font également l’objet d’enquêtes pour violations des droits de l’homme. Durant leur retraite face au M23, un effondrement du commandement militaire aurait conduit à des scènes de pillages, viols et meurtres. Les milices sont accusées d’arrestations arbitraires motivées par l’extorsion, tandis que les services de renseignement congolais feraient disparaître des sympathisants présumés du M23.

La violence sexuelle comme arme de guerre atteint des proportions effroyables. Près de 40% des victimes sont des mineurs, avec un enfant violé toutes les trente minutes durant les pics de conflit selon l’UNICEF. L’accès aux soins reste illusoire après la destruction délibérée d’infrastructures médicales et la réduction des financements humanitaires. Cette dimension de la crise humanitaire au Sud-Kivu et Nord-Kivu prive les survivants de tout recours.

Le recrutement d’enfants soldats complète ce sombre tableau. Le M23 et diverses milices Wazalendo enrôleraient systématiquement des adolescents, une pratique documentée par les enquêteurs onusiens. Ces révélations interviennent alors que le Conseil des droits de l’homme a mandaté en février une commission d’enquête indépendante. Composée de trois experts, elle devra compléter les travaux de la mission actuelle pour la période courant jusqu’en 2022.

La résolution du Conseil exige le retrait immédiat du M23 des zones occupées et la cessation du soutien rwandais. Mais sur le terrain, l’urgence persiste. Les civils congolais paient le prix fort d’un conflit où toutes les parties bafouent impunément les lois de la guerre. Le rapport définitif, attendu en septembre, déterminera si ces atrocités constitueront des cas de crimes contre l’humanité devant la Cour pénale internationale.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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