Un nouveau drame sécuritaire a ensanglanté Goma ce mercredi 4 juin 2025. Yves Bakambana, tenancier d’un point de transfert d’argent au marché Alanine dans le quartier Himbi, a été abattu vers 16 heures par des présumés bandits. Les assaillants, au nombre de deux et vêtus de vestes noires, sont arrivés à moto avant d’ouvrir le feu froidement sur leur cible.
Selon des témoins oculaires interrogés sur place, la scène s’est déroulée avec une rapidité glaçante. Les malfrats ont tiré à bout portant sur la victime, décédée sur le coup, puis se sont emparés de son sac contenant une importante somme d’argent. Pour faciliter leur fuite, ils ont tiré plusieurs coups de feu en l’air, semant la panique parmi les commerçants et acheteurs présents au marché Alanine.
« J’étais dans ma pharmacie à proximité quand nous avons entendu les détonations. Par peur, je me suis immédiatement enfermé. En sortant quelques minutes plus tard, nous avons découvert le corps sans vie de Yves près de son commerce », a relaté un témoin sous couvert d’anonymat.
L’émotion suscitée par ce meurtre a rapidement tourné à la colère populaire. Une foule de citoyens indignés a transporté la dépouille vers la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu, manifestant ainsi son exaspération face à l’inaction sécuritaire.
Ce drame intervient moins de 48 heures après un autre assassinat dans la même zone. Dimanche 1er juin, un jeune artiste slameur employé comme agent de sécurité dans une résidence privée près de l’Institut Mont Carmel a été tué dans des circonstances similaires par des individus armés.
L’insécurité demeure un défi majeur pour les nouvelles autorités de l’AFC-M23 qui contrôlent la région. Malgré l’interdiction récente de circuler en moto après 22 heures décrétée par le maire Katembo Ndalieni Julien, les crimes persistent. Chaque nuit, des cas de tueries, cambriolages et agressions sont signalés, et la population ne se sent plus en sécurité même en plein jour.
Comment expliquer que des bandits opèrent avec une telle impunité dans le Nord-Kivu ? Si certaines zones de Goma connaissent une accalmie relative, la recrudescence des braquages et assassinats ciblés démontre l’incapacité actuelle à endiguer cette violence. Le meurtre d’opérateurs de mobile money, cibles privilégiées pour les gains rapides, devient une inquiétante routine.
La persistance des actes criminels et les récentes manifestations de justice populaire illustrent un climat de défiance envers les dispositifs sécuritaires. Dans cette ville touristique stratégique, l’insécurité n’a décidément pas dit son dernier mot. Les nouvelles autorités locales devront rapidement apporter des réponses concrètes pour éviter que Goma ne sombre davantage dans une spirale incontrôlable.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd