Contexte sécuritaire tendu
L’axe Walikale-Ngora, au cœur du Nord-Kivu, subit une pression insupportable selon des témoignages concordants. Deux groupes armés – l’Uhuru de Mashite Kashira et le NDC-Rénové de Muissa Shimiray Guidon – y imposeraient un racket systématique aux voyageurs. Deux barrières illégales bloquent ce corridor vital, selon des sources locales.
Double dispositif de prédation
La première barrière contrôlée par le NDC-Rénové au pont Ulilu à Mubanda frappe toute circulation. 3 000 FC par piéton, 10 000 FC pour les bagages : tel serait le tarif en vigueur. Des fouilles invasives rechercheraient notamment de l’or, selon des victimes interrogées sous anonymat.
À 60 km de là, dans le groupement Utunda à Ngora, l’Uhuru réplique le même scénario. Les éleveurs paieraient jusqu’à 10 000 FC par tête de bétail. « Même les morts ne passent pas sans payer », dénonce un habitant excédé.
Un business militarisé
Aucune quittance n’est délivrée pour ces prélèvements forcés. Les montants varieraient selon l’humeur des miliciens ou la valeur présumée des biens transportés. Cette économie de la prédation s’inscrirait dans un conflit nord-kivutien plus large pour le contrôle des ressources et axes stratégiques.
Appel à l’intervention des autorités
Les usagers harassés lancent un cri d’alarme aux institutions congolaises. « L’État doit démanteler ces barrières qui étouffent notre économie locale », insiste un commerçant régulier de cet axe. Les FARDC auraient été informées à plusieurs reprises sans résultat tangible à ce jour.
Ces pratiques rappellent l’urgence de sécuriser les déplacements dans cette zone minière cruciale. Jusqu’à quand ces exactions persisteront-elles ? La question brûle les lèvres d’une population prise en étau entre groupes armés et carences sécuritaires.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd