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Maniema : Les Wazalendo, de protecteurs à bourreaux – Cinq villages pris en otage dans une spirale de terreur

Une inquiétante dérive sécuritaire secoue le territoire de Pangi, au Maniema. Les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), déployés initialement en appui aux FARDC contre les rebelles du M23, sont désormais au cœur d’allégations troublantes. Cinq localités du secteur de Wakabangu II seraient sous emprise totale de ces éléments, selon des témoignages concordants recueillis par Congo Quotidien.

Les VDP, surnommés Wazalendo (« patriotes » en swahili), auraient instauré un climat de terreur dans ces zones reculées. Des barrières illégales ont été érigées sur les axes routiers, avec des taxes arbitraires exigées aux transporteurs et aux populations civiles. « 2 000 FC par moto, sinon passage interdit », rapportent des victimes sous couvert d’anonymat.

Plus grave encore : des actes de torture et des châtiments corporels auraient été documentés. « Ils fouettent les récalcitrants en public, sans aucun respect pour les droits humains », dénonce un notable local. Les autorités administratives se heurteraient à un mur : l’accès à ces villages leur est systématiquement refusé par les miliciens.

Fundi Assani Prosper, président de la société civile de Wakabangu II, ne mâche pas ses mots. « Nous avions cru en leur rôle protecteur. Aujourd’hui, ils reproduisent les pires exactions qu’ils étaient censés combattre », lance-t-il lors d’une conférence de presse vibrante. Son appel à l’intervention urgente des autorités provinciales et nationales résonne comme un cri d’alarme.

Comment des forces supplétives peuvent-elles devenir une menace pour ceux qu’elles devaient protéger ? La question hante désormais les responsables locaux. Le territoire de Pangi, historiquement épargné par les conflits armés, voit sa cohésion sociale se fissurer. « Chaque jour de passivité aggrave le risque d’une explosion de violence populaire », met en garde un analyste sécuritaire contacté par notre rédaction.

Les implications de cette crise dépassent le cadre local. Elle intervient dans un contexte régional tendu, où chaque faille sécuritaire profite aux groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. Les récentes avancées contre le M23 pourraient-elles être compromises par ces divisions internes ? Les spécialistes s’interrogent sur l’efficacité des mécanismes de contrôle des groupes armés partenaires des FARDC.

À Kinshasa, le ministère de l’Intérieur affirme « suivre la situation avec attention » sans fournir de calendrier concret pour une intervention. Cette inertie apparente alimente les frustrations. « Si l’État n’agit pas vite, les populations prendront elles-mêmes les armes pour se défendre », prédit amèrement un leader communautaire.

L’urgence est multiple : sécuriser les civils, désarmer les éléments VDP fautifs et rétablir l’autorité de l’État. La crédibilité de la lutte contre l’AFC/M23 en dépend directement. Car dans cette guerre asymétrique, la confiance des populations reste l’arme absolue.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net

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