Plus d’une centaine de policiers en poste à Uvira, dans le Sud-Kivu, ont paralysé une partie de la ville ce mercredi 30 avril. Motif : trois mois de soldes impayés. Des barricades ont été érigées sur les axes stratégiques, perturbant gravement la circulation et la vie économique. Une situation explosive qui interroge sur la gestion des fonds alloués aux forces de l’ordre.
« L’argent est disponible au niveau provincial, mais les autorités locales bloquent les paiements », ont affirmé des agents sous couvert d’anonymat. La colère s’est rapidement dirigée vers le cabinet du gouverneur intérimaire Jean-Jacques Elakano, où une manifestation spontanée a contraint les responsables à une réunion d’urgence.
Après plusieurs heures de négociations tendues, un protocole de sortie de crise a été annoncé. Le vice-gouverneur a ordonné le recensement immédiat des policiers concernés en vue d’un déblocage partiel des arriérés. « Une partie des fonds a déjà été ordonnancée », précise une note officielle du gouvernement provincial.
Cette crise met en lumière un double défi sécuritaire. La plupart des manifestants sont soit d’anciens éléments déployés contre la rébellion du M23 à Bukavu, soit des renforts arrivés après la chute de la ville aux mains des rebelles. Comment maintenir la stabilité dans cette zone stratégique frontalière du Burundi lorsque les forces de l’ordre deviennent elles-mêmes un facteur de tension ?
Des sources internes à la Police nationale congolaise (PNC) évoquent des dysfonctionnements chroniques dans la chaîne de paiement. Ce contentieux intervient dans un contexte sécuritaire volatile, marqué par la résurgence des combats entre FARDC et groupes armés locaux. La population uvirienne, prise en étau entre ces crises imbriquées, craint désormais une escalade des violences.
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Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd