Une visite d’inspection de haute importance a été menée, les 26 et 27 novembre 2025, par le colonel Kisembo Isingoma Benjamin, commandant du Secteur opérationnel Sukola 2 Nord Sud-Kivu. Son objectif principal ? Galvaniser les troupes des Forces armées de la RDC (FARDC) déployées sur l’axe stratégique Shabunda-Nzibira, théâtre d’opérations militaires RDC continues contre la rébellion AFC/M23. Dans un contexte sécuritaire tendu, cette tournée visait à réaffirmer la discipline et le contrôle sur le terrain.
Le haut gradé s’est rendu dans les localités de Munkonkwa et Nyombe, en territoire de Shabunda. Sur place, il a adressé des instructions fermes aux commandants d’unités. Le respect strict des règles d’engagement civilo-militaires a été placé au cœur de ses directives. Comment assurer une meilleure gestion des troupes tout en préservant la crédibilité de l’institution ? La réponse du colonel Kisembo est claire : par une discipline de fer et le maintien de relations apaisées avec les populations civiles.
Le porte-parole militaire du secteur, le sous-lieutenant Meya Jérémie, a rapporté les consignes. « Il a demandé que tout acte contraire à la loi et au droit international humanitaire soit dénoncé sans délai », a-t-il précisé. Cet appel vise à endiguer les comportements qui pourraient entacher l’image des FARDC Sud-Kivu engagées dans une lutte complexe. La pression est maximale sur les lignes de front, rendant d’autant plus cruciale l’adhésion aux procédures.
Cependant, cette tournée d’évaluation a aussi été l’occasion d’aborder un incident récent aux lourdes conséquences. Le colonel Kisembo a exprimé sa compassion envers la population de Kamituga, dans le territoire voisin de Mwenga. Cette localité a subi, le 25 novembre, des actes de vandalisme attribués à certains éléments des FARDC et des groupes Wazalendo. Un paradoxe cruel alors que ces forces sont censées protéger les civils.
Face à ces exactions, le commandant a adopté un ton sans équivoque. Il a fermement condamné ces « comportements inacceptables ». Un message de fermeté a été envoyé pour rassurer la population : « Des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables. Ils devront répondre de leurs actes devant la loi. » Cette prise de position publique est cruciale pour maintenir un lien de confiance, souvent fragile, entre l’armée et les communautés qu’elle sert.
Mais au-delà de la gestion de crise, quelle est la situation opérationnelle globale ? Malgré les incidents isolés, le commandement militaire affirme garder le contrôle de la majorité du territoire de Shabunda. Cette maîtrise s’appuie sur un dispositif combinant les unités régulières des FARDC et l’appui des combattants Wazalendo. Cette alliance, parfois tumultueuse, reste présentée comme un pilier de la stratégie pour sécuriser la province du Sud-Kivu face à la menace persistante des rebelles M23 Shabunda.
Les opérations se poursuivent donc dans cette région montagneuse et difficile d’accès. La visite du colonel Kisembo Isingoma s’inscrit dans une logique de présence et de réaffirmation de l’autorité de l’État. Elle souligne les défis multidimensionnels auxquels font face les forces loyalistes : combattre un ennemi mobile et déterminé, tout en garantissant la protection des civils et en maintenant une discipline irréprochable au sein de rangs composites. La route vers une paix durable dans le Sud-Kivu passe incontestablement par ce difficile équilibre.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
