Le calme est progressivement revenu à Uvira ce mardi, mettant fin à deux jours de violences meurtrières qui ont opposé les forces armées nationales aux combattants Wazalendo. Une trêve fragile s’est installée dans cette ville du Sud-Kivu, théâtre d’affrontements fratricides ayant coûté la vie à onze personnes et causé quatre blessés.
Comment une alliance militaire censée protéger la population a-t-elle pu dégénérer en conflit interne ? Les hostilités ont éclaté dimanche lorsque des tensions latentes entre les FARDC et leurs alliés Wazalendo ont atteint leur paroxysme. Les échanges de tirs nourris ont immédiatement plongé la ville dans la panique, contraignant les habitants à se calfeutrer chez eux.
Le bilan des deux jours de violences est lourd : neuf morts et deux blessés dimanche, suivis de deux décès supplémentaires et deux blessés lundi. Parmi les victimes figurent des militaires réguliers, des combattants Wazalendo et des civils pris au piège des tirs croisés. Ces derniers ont payé le prix fort de balles perdues lors des échanges entre les belligérants.
Les activités commerciales et sociales ont timidement repris ce mardi, mais la population reste marquée par le traumatisme des événements. Les rues d’Uvira, habituellement animées, portent encore les stigmates des récentes violences. Les habitants hésitent à vaquer normalement à leurs occupations, craignant une reprise des hostilités.
La source du conflit remonte à une profonde crise de confiance et une guerre d’influence entre les FARDC et les Wazalendo. Certains éléments Wazalendo refusent désormais de se conformer aux directives des forces régulières, remettant en cause la chaîne de commandement établie. Cette fracture met en péril l’effort commun de sécurisation de la région.
Cette alliance militaire avait pour objectif principal de contrer l’avancée de la rébellion de l’AFC-M23 vers Uvira et de protéger les provinces du Sud-Kivu, du Tanganyika et du Haut-Katanga. La coordination entre les différentes forces était essentielle pour faire face à cette menace sécuritaire. Les récents événements remettent en question l’efficacité de cette collaboration.
Les autorités locales et militaires tentent désormais de rétablir le dialogue entre les parties en conflit. La priorité immédiate est de consolider le retour au calme et d’éviter toute nouvelle escalade. Des pourparlers sont en cours pour résoudre les différends qui ont conduit à cette confrontation dramatique.
La situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste particulièrement volatile, comme en témoignent ces affrontements entre forces supposées alliées. Ces incidents soulèvent des questions cruciales sur la gouvernance des groupes armés et leur intégration dans le dispositif de sécurité national. La population civile, prise en étau entre ces différentes forces, continue de payer le prix de ces tensions persistantes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
