Le village Dumi, situé à 120 kilomètres de la gare centrale de Kinshasa, devient officiellement le site de campement des miliciens Mobondo qui ont semé la terreur dans la commune de Maluku. Cette décision cruciale a été prise samedi dernier lors d’une réunion de haute importance regroupant la Réserve armée de la défense, les chefs coutumiers, la société civile locale et les autorités communales.
La délégation de la RAD RDC était conduite par le Général de brigade Godas Emery, Coordonnateur national adjoint chargé de la mobilisation et du recrutement. Le Directeur des opérations civilo-militaires, le colonel Malumba Supir, a insisté sur l’urgence de mettre fin aux affrontements communautaires qui déchirent la région. « Nous voulons qu’il y ait vraiment l’enterrement total de la hache de guerre et qu’il n’y ait plus de guerres fratricides entre les Teke et les Yaka. C’est ça l’effet final recherché », a-t-il déclaré avec fermeté.
Comment en est-on arrivé à cette situation critique ? Les récentes incursions des miliciens Mobondo ont créé une panique généralisée dans le groupement Kingakati à Maluku. De nombreux villages sont restés déserts, leurs habitants ayant fui vers les quartiers plus sécurisés de Kinshasa. La sécurité Maluku était gravement compromise, nécessitant une intervention militaire immédiate.
Les opérations militaires menées par les forces régulières ont permis une stabilisation relative de la situation. Selon les communications officielles de l’armée, neuf miliciens Mobondo ont été neutralisés et soixante autres capturés. Des armes et des manchettes ont été saisies lors de ces opérations, témoignant de l’ampleur de la menace.
Le bourgmestre de Maluku, Alexis Mampa Mundoni, a exprimé son soutien au processus : « La RAD n’est pas venue pour tuer les gens, ni pour accompagner les Mobondo. C’est une mission pour créer la paix pour nos populations. Nous devons les accompagner et les soutenir pour que la mission puisse réussir. » Cette position reflète la volonté commune des différentes parties prenantes de trouver une solution durable au conflit Teke Yaka.
La délégation des chefs coutumiers a également marqué son adhésion au processus de facilitation du regroupement des miliciens Mobondo. Cette unanimité dans la recherche de paix constitue un signal fort pour la population locale, longtemps traumatisée par les violences intercommunautaires.
Quelles sont les implications concrètes de cet accord ? Le village Dumi servira désormais de site de transit pour les miliciens qui décident volontairement d’abandonner les armes et de se rendre à la RAD. Cette approche combine désarmement et réinsertion, visant à briser définitivement le cycle de violence.
La sécurité dans la périphérie de Kinshasa reste une préoccupation majeure pour les autorités. Les miliciens Mobondo Kinshasa ont longtemps profité de la porosité des frontières entre zones urbaines et rurales pour mener leurs actions. Le choix stratégique de Dumi comme site de campement répond à cette problématique sécuritaire complexe.
Les récents développements montrent une évolution positive dans la gestion des conflits armés en RDC. La coordination entre autorités militaires, civiles et traditionnelles ouvre la voie à des solutions plus durables. Cependant, la mise en œuvre effective de cet accord restera le véritable test de son efficacité.
La population locale observe ces développements avec un mélange d’espoir et de prudence. Les blessures du conflit sont encore fraîches, et la confiance devra être reconstruite pas à pas. Le succès de cette initiative dépendra de la capacité des différentes parties à maintenir le dialogue et à honorer leurs engagements.
La RAD RDC continue ses opérations de sécurisation dans la région, tandis que le processus de désarmement volontaire s’intensifie. La route vers une paix durable reste longue, mais cette décision historique concernant le village Dumi représente un pas significatif dans la bonne direction.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
