Une violente explosion a ravagé ce mercredi 15 octobre 2025 l’usine de production d’or de Twangiza Mining, située à Luhwindja dans le territoire de Mwenga. Le sinistre, survenu aux alentours de 3h30 du matin, a complètement embrasé les installations industrielles de la société minière. Les premières investigations pointent vers des bombardements aériens comme origine du drame.
Des témoins oculaires sur place décrivent une scène apocalyptique. « L’usine de Twangiza Mining se trouvant dans la chefferie de Luhwindja en groupement de Luciga a été bombardée par les drones aujourd’hui 15 octobre 2025 », rapporte une habitante contactée sur les lieux. Les installations minières, déjà à l’arrêt depuis l’occupation de la zone par la rébellion de l’AFC-M23 en mai dernier, ont subi des dégâts matériels considérables.
La situation sécuritaire dans cette région du Sud-Kivu reste extrêmement volatile. L’AFC-M23, accompagnée d’anciens travailleurs de la mine, supervisait toujours les activités minières dans le site avant cet incident. Cette usine minière attaquée représentait pourtant un pilier économique pour toute la région. Comment une infrastructure d’une telle importance a-t-elle pu être la cible d’une opération militaire aussi dévastatrice ?
Les conséquences humanitaires commencent déjà à se faire sentir. Les populations locales, paniquées par les explosions et les fumées toxiques, ont entamé un mouvement massif de déplacement. « Les habitants se déplacent massivement, fuyant la pollution causée par le gaz », confirme une source locale. Ce nouveau déplacement de population à Mwenga vient s’ajouter à une crise humanitaire déjà préoccupante dans la province.
Le bombardement Mwenga RDC soulève de sérieuses questions sur l’escalade des violences dans cette zone riche en ressources minières. Les affrontements entre groupes armés pour le contrôle des sites d’extraction d’or ne cessent de s’intensifier. L’incendie usine or Twangiza illustre tragiquement cette réalité. Jusqu’où cette spirale de violence va-t-elle mener la région ?
Miraculeusement, aucune perte en vie humaine n’a été signalée dans l’immédiat. Cependant, les dégâts infrastructurels semblent irréversibles. « On signale des pertes matérielles causées par les bombardements de ces drones. Les maisons des particuliers n’ont pas été touchées », précise un témoin. Cette précision suggère une opération ciblée, soigneusement planifiée contre les installations industrielles.
La crise sécuritaire dans le Sud-Kivu prend une nouvelle dimension avec cet événement. L’AFC-M23, acteur central dans cette région, se retrouve au cœur des suspicions. Le conflit AFC-M23 Sud-Kivu semble entrer dans une phase plus destructrice, où les infrastructures économiques deviennent des cibles stratégiques. Cette usine minière attaquée symbolise l’ampleur des enjeux économiques qui alimentent les violences.
Les autorités provinciales et nationales restent silencieuses face à cette nouvelle tragédie. Aucune communication officielle n’a encore été diffusée concernant cet incident. L’absence de réaction des instances étatiques interroge sur leur capacité à protéger les investissements et les populations civiles. La communauté internationale observera-t-elle encore une fois, impuissante, la destruction systématique du tissu économique congolais ?
Les spécialistes de la région s’inquiètent des répercussions à long terme. Le déplacement population Mwenga risque de s’amplifier, créant une nouvelle crise humanitaire. L’économie locale, déjà fragilisée par des mois de conflit, pourrait s’effondrer définitivement. Les travailleurs de la mine, leurs familles, et toutes les activités connexes se retrouvent aujourd’hui menacés d’asphyxie.
Cette usine de Twangiza, avant son occupation puis sa destruction, représentait un espoir de développement pour toute une région. Sa destruction systématique par des moyens militaires sophistiqués démontre la militarisation croissante de l’économie minière en RDC. Le bombardement Mwenga RDC n’est malheureusement probablement qu’un épisode supplémentaire dans une longue série de violences.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
