Le territoire de Mwenga au Sud-Kivu vit une situation de confinement total depuis maintenant sept jours. La route nationale RN2, artère vitale reliant cette zone à Bukavu, reste obstinément fermée à la circulation des biens essentiels. Un blocus imposé par les éléments de l’AFC-M23 qui paralyse toute une région et menace directement la survie des populations civiles.
À partir du carrefour stratégique de Bwahungu, les rebelles de l’AFC-M23 interdisent systématiquement le passage à tout engin transportant des marchandises vers Mwenga. Cette décision unilatérale, prise depuis le 8 octobre 2025, asphyxie progressivement le bassin de vie de Mwenga. Les produits de première nécessité commencent cruellement à manquer sur les marchés locaux. Les prix des denrées disponibles s’envolent déjà, creusant davantage la précarité des ménages.
La société civile du Sud-Kivu a rompu le silence ce mardi 14 octobre. Dans une déclaration ferme, Lungele Itebo, président du bureau de coordination territoriale des forces vives de Mwenga, a condamné avec la plus grande vigueur cette mesure illégale. « Cette décision illégale de l’AFC-M23 perturbe l’ordre social et économique des deux côtés, que ce soit à Bukavu ou à Mwenga » a-t-il martelé. Le leader citoyen alerte l’opinion nationale et internationale sur le danger imminent qui plane sur les civils si cette situation persiste.
Le blocage de la route Sud-Kivu génère des conséquences en cascade. Les malades ne peuvent plus être évacués vers les structures sanitaires de Bukavu. Les approvisionnements en médicaments sont compromis. Les échanges commerciaux entre les deux zones sont totalement interrompus. Les agriculteurs de Mwenga voient leurs productions pourrir sur place, incapables de les écouler. Les commerçants de Bukavu subissent des pertes financières considérables.
La crise humanitaire à Mwenga prend des proportions alarmantes. Les organisations humanitaires peinent à acheminer l’aide d’urgence. Les réserves alimentaires s’amenuisent dangereusement. Les populations les plus vulnérables, femmes et enfants en tête, subissent de plein fouet les effets de cet isolement forcé. Comment une région entière peut-elle être ainsi prise en otage ?
Lungele Itebo exige de l’AFC-M23 la réouverture immédiate de la RN2 fermée à Bukavu. Il rappelle que cette décision arbitraire viole les textes légaux nationaux et internationaux garantissant les droits fondamentaux des civils. « Infliger la misère et la souffrance aux civils innocents, c’est les pousser à la révolution et à la résistance » a-t-il affirmé, dans un avertissement sans équivoque.
La société civile Sud-Kivu appelle toutes les parties prenantes à une mobilisation urgente. La protection des civils et de leurs biens doit être garantie. La libre circulation, droit fondamental, doit être rétablie sans délai. Les acteurs humanitaires réclament un corridor sécurisé pour éviter une catastrophe humanitaire majeure. La communauté internationale est interpellée sur cette situation qui dégrade quotidiennement les conditions de vie de milliers de personnes.
L’AFC-M23, par son action, plonge délibérément toute une région dans le chaos. Les conséquences de ce blocus pourraient s’avérer irréversibles si une solution n’est pas trouvée rapidement. La fermeture de cet axe stratégique illustre cruellement la vulnérabilité des populations civiles prises en étau dans les conflits armés. La résolution de cette crise devient une question d’urgence absolue pour éviter le pire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net