Une explosion mortelle a frappé le village de Kakono ce lundi 6 octobre, coûtant la vie à un jeune homme sur la route reliant Kiwanja à Mabenga. L’incident s’est produit à plus de 10 kilomètres de Butembo, dans le territoire de Rutshuru, au cœur du Nord-Kivu en proie à l’insécurité.
Selon des sources locales, l’engin de guerre avait été déposé la veille par des individus armés non identifiés. Ces derniers avaient préalablement intercepté un minibus dans la même zone dimanche soir, semant la terreur parmi les habitants. L’explosif, abandonné dans des circonstances troubles, a causé des dommages irréparables moins de 24 heures après son dépôt.
La présence d’engins explosifs non explosés constitue une menace permanente dans cette région régulièrement secouée par des violences. Le territoire de Rutshuru, en particulier, reste le théâtre d’affrontements récurrents entre les rebelles de l’AFC/M23 et les miliciens wazalendo. Comment les populations civiles peuvent-elles échapper à cette spirale infernale ?
Les spécialistes en déminage multiplient les appels à la vigilance, particulièrement dans les zones post-conflit où ces dispositifs mortels se confondent facilement avec des objets quotidiens. La difficulté de détection augmente considérablement les risques pour les communautés locales, souvent livrées à elles-mêmes face à ce danger invisible.
Dès le mois d’avril, les Nations Unies avaient alerté sur la prolifération inquiétante de ces munitions dans le territoire de Rutshuru. Les combats intensifs entre les FARDC et le M23 ont transformé certaines zones en véritables champs minés, où chaque déplacement devient un pari risqué pour les civils.
La sécurité à Rutshuru demeure plus que jamais précaire, alors que les explosions d’engins de guerre se multiplient dans le Nord-Kivu. Les engins explosifs abandonnés représentent un défi majeur pour les autorités et les organisations humanitaires. Le déminage dans le Nord-Kivu apparaît comme une urgence absolue face à l’escalade des violences.
Les affrontements M23 à Rutshuru continuent de générer un environnement propice à la dissémination de ces armes meurtrières. La communauté internationale reste-t-elle suffisamment mobilisée face à cette crise humanitaire ? Les populations locales, prises entre plusieurs feux, paient le prix fort de ces conflits prolongés.
Cette tragédie à Kakono souligne l’impérieuse nécessité de renforcer les opérations de sécurisation dans la région. Alors que le cycle des violences persiste, la protection des civils doit devenir une priorité absolue pour toutes les parties prenantes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
