La province de l’Ituri est à nouveau plongée dans la spirale de la violence. Des affrontements meurtriers ont éclaté dans la nuit du 2 octobre dernier dans le territoire de Djugu, faisant plusieurs victimes parmi les populations civiles déjà vulnérables. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC exprime sa plus ferme condamnation face à cette recrudescence des hostilités.
Selon les informations recueillies sur le terrain, plus de treize personnes ont perdu la vie lors de ces violences. Parmi les victimes figurent des déplacés internes et au moins sept membres de groupes armés. Ces pertes en vies humaines résultent de confrontations entre des éléments de la CODECO et du groupe armé Zaïre dans la localité de Maze, située à seulement 15 kilomètres au sud-est de Djugu.
La situation sécuritaire s’est rapidement détériorée. Dans la même nuit, des tirs attribués à des hommes armés non identifiés ont été signalés à Gina, à environ 30 kilomètres au nord-est de Bunia. Cette escalade de violence a provoqué le déplacement immédiat d’environ 2500 civils. Comment en est-on arrivé à une telle situation d’instabilité chronique dans cette région ?
Les déplacés ont trouvé refuge auprès des Casques bleus de la MONUSCO. La mission onusienne a immédiatement réagi en déployant des patrouilles supplémentaires pour sécuriser la zone et maintenir la protection des populations civiles. La représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Vivian van de Perre, a confirmé le renforcement de la présence onusienne dans les zones sensibles de l’Ituri.
La MONUSCO qualifie ces actes de violence d’« inqualifiables » et estime qu’ils pourraient constituer de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme. La mission présente ses condoléances aux familles des civils tués et réaffirme sa solidarité envers les populations affectées par ces affrontements à Djugu.
Face à cette situation alarmante, la MONUSCO appelle les autorités congolaises à diligenter une enquête impartiale. La traduction devant la justice des auteurs de ces crimes représente une priorité absolue. La coordination avec les Forces armées de la RDC a été intensifiée pour mieux protéger les civils dans cette région en proie aux violences récurrentes.
La mission onusienne exhorte par ailleurs l’ensemble des groupes armés à respecter scrupuleusement les engagements pris dans le cadre de l’Accord de paix d’Aru II. La cessation immédiate des hostilités contre les populations civiles s’impose comme une condition essentielle au retour de la paix. La militarisation des alentours des sites de déplacés en Ituri est vivement condamnée.
La MONUSCO réitère son engagement aux côtés des autorités congolaises et des communautés locales. La prévention de nouvelles attaques, la protection des populations vulnérables et la réduction des tensions constituent les axes prioritaires de son action. La stabilisation des zones affectées par les violences armées reste au cœur des préoccupations.
Les déplacés de l’Ituri continuent de payer le prix fort de ces conflits persistants. La communauté internationale observe avec inquiétude l’évolution de la situation dans cette province riche en ressources mais minée par l’insécurité. La CODECO et le groupe Zaïre doivent-ils être considérés comme les principaux responsables de cette nouvelle flambée de violence ?
Alors que le bilan des victimes ne cesse de s’alourdir, la nécessité d’une solution politique durable s’impose plus que jamais. La protection des civils doit rester la priorité absolue de toutes les parties prenantes. La MONUSCO maintient sa vigilance et sa détermination à accompagner le processus de pacification dans cette région meurtrie.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net