Le commandant de la 32ᵉ région militaire des FARDC a lancé un appel historique à la jeunesse iturienne ce mercredi 1er octobre. Le général Antoine David Mushimba a exhorté les jeunes à tourner le dos aux conflits armés et à embrasser la voie du patriotisme lors d’une conférence organisée à Bunia.
Des centaines de participants se sont rassemblés pour cette rencontre initiée par la direction provinciale de la Réserve armée pour la Défense. Étudiants, enseignants, agents de l’État et membres de la société civile ont répondu présent à cet événement marquant. Le thème « 30 ans de guerre, de génocide, d’injustices et la force du patriotisme » résonnait particulièrement dans cette province meurtrie.
Le général Mushimba n’a pas mâché ses mots face à l’ampleur des pertes humaines. « Si nous regardons le nombre de morts, c’est trop lourd », a-t-il déclaré avec une émotion palpable. Son message s’est fait l’écho d’une lassitude grandissante face aux cycles de violence. « Nous devons dire non aux exactions, non à la guerre » a-t-il martelé devant une assistance attentive.
La référence aux Wazalendo, ces patriotes engagés volontairement dans la défense nationale, a particulièrement marqué les esprits. Le commandant militaire a souligné leur engagement spontané : « On ne les a même pas invités. Ils ont dit : trop c’est trop ». Cette illustration du patriotisme concret semble constituer la pierre angulaire de la nouvelle stratégie sécuritaire dans la région.
Plusieurs voix se sont élevées pour relayer cet appel pressant. Samy Azabo, chef de travaux à l’Université de Bunia, a interpellé directement les combattants des groupes armés. « À tous les groupes armés de l’Ituri, déposez vos armes, rejoignez la RAD, soyez utiles pour la République ». Son plaidoyer pour un engagement constructif a trouvé un écho favorable parmi les jeunes présents.
La question se pose avec acuité : comment briser définitivement le cycle infernal des violences en Ituri ? La province subit les contrecoups des conflits armés depuis 2017, malgré les multiples opérations militaires et accords de cessez-le-feu. L’initiative actuelle mise sur la mobilisation citoyenne et l’adhésion volontaire des jeunes à la cause nationale.
La RAD FARDC représente-t-elle une alternative crédible pour cette jeunesse en quête de repères ? Les organisateurs semblent convaincus que l’institution peut offrir un cadre structurant et valorisant. L’accent mis sur le service à la nation plutôt que sur les motivations purement matérielles constitue un changement de paradigme notable dans l’approche sécuritaire.
Le conflit Ituri a profondément marqué le tissu social de cette région stratégique. Les divisions communautaires, l’accès aux ressources et les rancœurs accumulées compliquent toute tentative de réconciliation durable. Pourtant, l’appel du général Mushimba semble avoir touché une corde sensible chez de nombreux participants.
Quelles perspectives concrètes s’offrent désormais à la jeunesse Ituri ? Le patriotisme RDC peut-il véritablement constituer un antidote aux sirènes de la rebellion ? Les prochaines semaines seront cruciales pour mesurer l’impact réel de cette campagne de sensibilisation. Les premiers retours suggèrent une ouverture certaine parmi les étudiants et jeunes professionnels.
La situation sécuritaire reste néanmoins volatile dans plusieurs territoires de la province. Les défis sont immenses : désarmement effectif, réinsertion sociale, justice transitionnelle et reconstruction économique. L’engagement de la jeunesse apparaît comme un maillon essentiel dans cette chaîne complexe.
L’initiative de la RAD FARDC s’inscrit dans une approche multidimensionnelle de résolution des conflits. En associant conscientisation patriotique et opportunités d’engagement concret, elle tente de répondre aux aspirations profondes d’une génération souvent marginalisée. Le succès de cette stratégie influencera certainement les approches sécuritaires dans d’autres provinces en crise.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net