Dans un développement diplomatique significatif, les États-Unis ont exprimé leur soutien à l’adaptation du mandat de la MONUSCO aux réalités sécuritaires changeantes en République démocratique du Congo. Cette position américaine intervient alors que les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu continuent de faire face à l’occupation par la rébellion du M23, soutenue selon les autorités congolaises par le Rwanda voisin.
L’ambassadeur Mike Waltz, représentant américain auprès des Nations Unies, a déclaré devant le Conseil de sécurité que son pays œuvrerait avec les autres membres du Conseil pour garantir que le mandat de la mission onusienne soit revu pour mieux refléter le contexte opérationnel actuel. Cette adaptation permettrait à la MONUSCO de gagner en efficacité tout en réduisant les coûts superflus, créant ainsi une meilleure valeur ajoutée pour les pays contributeurs.
« Alors que nous nous préparons au prochain renouvellement du mandat de la MONUSCO, les États-Unis s’engagent à collaborer avec les autres membres du Conseil pour garantir que le mandat de la mission soit adapté à ses objectifs », a affirmé l’ambassadeur Waltz. Cette déclaration marque un alignement notable avec les demandes répétées des autorités congolaises qui réclament depuis longtemps une refonte de la mission de stabilisation du Congo.
Dans un langage ferme, le diplomate américain a condamné « l’obstruction persistante aux opérations de la MONUSCO, notamment par le M23 et les Forces de défense rwandaises au Nord-Kivu ». Ces actions, qualifiées d’« absolument inacceptables », compromettent selon lui le mandat de la mission et prolongent les souffrances des populations de la région. Comment, en effet, une mission de paix peut-elle remplir son mandat lorsqu’elle rencontre une résistance active sur le terrain ?
Le contexte sécuritaire dans l’est de la RDC reste particulièrement volatile. La résolution 2765 du Conseil sécurité ONU, adoptée à l’unanimité, a prorogé jusqu’au 20 décembre 2025 le mandat de la MONUSCO tout en maintenant un effectif maximum de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et 1 713 membres des forces de police. Cette décision intervient dans un environnement où la rébellion M23 Nord-Kivu continue de représenter une menace significative pour la stabilité régionale.
La question cruciale qui se pose désormais est celle de l’efficacité opérationnelle. Le Conseil sécurité a demandé au gouvernement congolais et à l’ONU d’élaborer une approche sur mesure pour un retrait progressif et responsable de la Mission, tout en tenant compte de « l’évolution des dynamiques de conflit et des risques en matière de protection dans les zones sensibles du Nord-Kivu et de l’Ituri ».
Les priorités stratégiques de la MONUSCO restent inchangées : protection des civils et appui à la stabilisation et au renforcement des institutions étatiques. Cependant, l’adaptation du mandat pourrait permettre une meilleure allocation des ressources face aux défis sécuritaires émergents. La recherche d’une meilleure efficacité deviendrait ainsi le maître mot de cette réforme attendue.
La condamnation par le Conseil de sécurité de tous les groupes armés opérant en RDC, ainsi que l’exigence de mettre fin à l’exploitation illégale des ressources naturelles, démontre la persistance des défis multidimensionnels auxquels fait face la région. L’implication américaine dans le processus d’adaptation du mandat de la MONUSCO pourrait-elle marquer un tournant décisif dans la stabilisation Congo ?
Alors que les discussions se poursuivent, la population congolaise attend avec impatience des améliorations tangibles dans la sécurité de l’est du pays. L’adaptation du mandat de la MONUSCO, soutenue par les États-Unis, représente un espoir légitime pour une meilleure protection des civils et une stabilisation durable de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd