La République Démocratique du Congo a obtenu une reconnaissance cruciale de la communauté internationale concernant la nature du conflit qui ravage sa région orientale. Lors de la 60e session du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, le ministre d’État en charge de la Justice, Guillaume Ngefa, a salué la qualification officielle de ce conflit comme international plutôt qu’interne.
Cette distinction, portée par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, représente un tournant diplomatique significatif pour Kinshasa. Elle valide la position longtemps défendue par les autorités congolaises concernant l’implication directe de forces étrangères dans les violences qui ensanglantent les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
La présence avérée de troupes rwandaises sur le territoire congolais constitue, selon le ministre Ngefa, l’élément déterminant qui confère à ce conflit son caractère international. Cette reconnaissance onusienne intervient dans un contexte où les violations des droits humains dans l’Est de la RDC atteignent des niveaux alarmants, avec des conséquences humanitaires dévastatrices pour les populations civiles.
Le Conseil des droits de l’homme examine actuellement plus de 60 rapports sur la situation des droits humains dans plus de 40 pays. La session, qui s’étend sur près de cinq semaines, permet à la délégation congolaise de présenter des éléments concrets documentant l’agression extérieure dont serait victime le pays.
Cette qualification internationale du conflit Est RDC ouvre la voie à des mécanismes juridiques et diplomatiques renforcés. Elle pourrait conduire à une implication plus directe de la communauté internationale dans la recherche d’une solution durable, potentiellement via le Conseil de sécurité des Nations unies.
La délégation congolaise, composée de quatre ministres, travaille à documenter méthodiquement les preuves de l’implication rwandaise. Les rapports présentés par le Secrétariat de l’ONU, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme et divers experts indépendants corroborent les accusations congolaises.
Cette reconnaissance marque un tournant dans la gestion internationale de la crise à l’Est de la RDC. Elle impose une relecture complète des dynamiques conflictuelles et pourrait modifier substantiellement l’approche de la communauté internationale face à ce dossier complexe.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net