Une alliance stratégique vient de se sceller dans le groupement de Babila Teturi, en territoire de Mambasa. La société civile et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont convenu d’un renforcement de leur collaboration pour faire face à la menace persistante des rebelles des ADF. Cette décision cruciale est intervenue à l’issue d’une réunion de sécurité tenue dimanche 24 août au village de Teturi.
Le dispositif de collaboration prévoit des concertations régulières et un partage systématique d’informations sur la situation sécuritaire. Objectif : anticiper et déjouer les attaques des miliciens qui sèment la terreur dans cette partie de l’Ituri. La chefferie de Babila Babombi, identifiée comme épicentre des activités des ADF dans la région, reste particulièrement vulnérable.
Les exactions des rebelles prennent des formes multiples et traumatisantes pour les populations locales. Meurtres ciblés, incendies de domiciles et restrictions d’accès aux champs agricoles constituent le quotidien des habitants. Face à cette insécurité chronique, les FARDC combinent désormais opérations militaires classiques et approche civilo-militaire fondée sur un dialogue permanent avec les représentants de la société civile.
La réunion de dimanche dernier à Teturi illustre parfaitement cette nouvelle synergie. La Nouvelle société civile congolaise locale et les éléments des FARDC ont travaillé conjointement à l’élaboration de stratégies de lutte adaptées contre la rébellion des ADF. Cette collaboration inclut un engagement formel de la population à signaler sans délai tout mouvement suspect observé.
Parmi les mesures concrètes adoptées figure l’interdiction de la vente et de la consommation d’alcool avant 15 heures dans le groupement de Babila Babombi. Une restriction qui pourrait paraître anodine mais qui répond à une logique sécuritaire précise. Parallèlement, la vente de cacao non séché est également prohibée, ce produit étant suspecté de contribuer indirectement au financement des activités rebelles.
Le commandant local des FARDC a lancé un appel solennel à la population pour le respect strict de ces consignes sécuritaires. Son message est clair : l’efficacité de ces mesures dépend directement de l’adhésion collective et de la vigilance de chacun. La réussite de cette approche intégrée civilo-militaire pourrait bien déterminer l’évolution du rapport de force dans cette zone critique de l’Ituri.
Cette initiative conjointe marque-t-elle un tournant décisif dans la lutte contre l’insécurité dans le territoire de Mambasa ? La réponse dépendra de la pérennité de cette collaboration et de sa capacité à produire des résultats tangibles sur le terrain. Les populations, longtemps livrées à elles-mêmes face à la violence des ADF, fondent désormais leurs espoirs sur cette alliance inédite entre forces de sécurité et société civile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net